L'Argentine a accusé le Ghana de «violer le droit international» jeudi devant le Tribunal international du droit de la mer, à Hambourg, au début de deux jours d'audiences pour décider du sort de la frégate argentine, retenue depuis près de deux mois dans un port ghanéen.
Les audiences du tribunal font suite à un recours de l'Argentine exigeant la libération immédiate du navire-école Libertad, retenu depuis le 2 octobre au port de Tema, sur demande d'un fonds d'investissement international réclamant le paiement de dettes par Buenos Aires.
«Ce qui est grave c'est que deux mois plus tard le Ghana ne soit pas revenu sur le chemin du droit international», «un droit qu'il viole» en refusant de laisser partir le voilier, a déclaré jeudi matin l'ambassadrice argentine Susana Ruiz Ceruti.
C'est une plainte du fonds d'investissement NML Capital Limited qui est à l'origine de la détention du Libertad par les autorités ghanéennes. Ce fonds, qui a son siège aux Iles Caïman, un paradis fiscal, réclame plus de 370 millions de dollars (283 millions d'euros) à l'Argentine après avoir refusé des offres d'échange de titres de dette à deux reprises, en 2005 et 2010.
Pour Buenos Aires, la décision du pays ouest-africain de retenir le navire viole les traités internationaux. Pour Accra, en revanche, il s'agit d'une décision de la justice, qui est indépendante.
Le Tribunal international du droit de la mer est un organe judiciaire indépendant créé par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, compétent pour tous les différends relatifs à l'interprétation ou à l'application de la Convention.
Fin octobre, Buenos Aires avait dû organiser l'évacuation de son navire le plus emblématique, rapatriant par avion 280 marins. Quarante-cinq autres sont restés à bord de la frégate pour s'occuper de sa maintenance.