A Gloucester (nord-est des Etats-Unis), la saison de la pêche au thon rouge de l'Atlantique commence : ici, les pêcheurs professionnels pêchent sans filets cette espèce menacée et n'ont besoin que de lignes, de moulinets, de savoir-faire et de patience.
Cette petite ville de carte postale du Massachusetts, aux belles maisons anciennes, est aussi un port de pêche industrieux d'où partent au début du mois du mois juin, des dizaines de bateaux à la recherche du thon rouge "Thunnus Thynnus", le "roi des poissons" selon les pêcheurs, très prisé par les Japonais pour les sushis.
"L'Atlantic bluefin", un thon énorme qui peut peser jusqu'à 900 kg et mesurer trois mètres de long, était il y a peu menacé d'extinction, pour cause de surpêche.
Aujourd'hui, la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT) en distribue les quotas selon les zones -Méditerranée ou Atlantique- et le stock, lentement, se reconstitue, tout en restant fragile.
"Dans cette région, le thon, c'est le roi", explique Dave Marciano, un patron-pêcheur de 47 ans.
Les pêcheurs américains, du Maine au Cape Cod (nord-est), ont droit à 450 tonnes incluses dans les 1.750 tonnes du quota pour l'Atlantique Ouest, contre 13.500 tonnes pour la Méditerranée/Atlantique Est.
Mais dans les eaux froides au large de Gloucester, on pêche avec "une canne, un moulinet, un poisson à la fois. Pas de filets. On fait comme ça ici", insiste M. Carraro, quand en Méditerranée, souligne-t-il, c'est "avec de gros bateaux et de grands filets".
"L'état du stock s'améliore"
La pêche au thon, à la canne et harpon à main, y est tellement spectaculaire qu'une série télévisée, "Pêche à Haut risque. Bataille dans l'Atlantique", lui est consacrée. Diffusée par la chaîne du National Geographic, ce "docu-réalité" fait un tabac aux Etats-Unis et une troisième saison va commencer à se tourner cet été. En France, elle entame sa deuxième saison le 17 juin. MM. Carraro et Marciano en sont les vedettes, aux côtés de quatre autres équipages partant à la quête du gros poisson.
Tourner cette émission, "est une bonne façon de montrer au monde que la pêche aux Etats-Unis est une pêche responsable, durable. Le reste du monde devrait nous imiter", affirme M. Carraro. "On est très stricts aux Etats-Unis. Quand le quota est atteint, les bateaux ne pêchent plus. Ailleurs, la surpêche n'est pas autant surveillée", ajoute son collègue.
Aujourd'hui, les pêcheurs de Gloucester sont optimistes. "L'état du stock s'améliore", dit Dave Marciano, "on est loin de l'abondance passée, mais on est sur le bon chemin. Ça va pas se faire en une seule nuit".