Deux Français, Sébastien Roubinet et Vincent Berthet, se lanceront début juillet dans "La voie du Pôle", une traversée périlleuse de l’Arctique. L’aventure se déroulera sur 3 mois, sans assistance, entre océan et banquise, de l'Alaska à l'archipel du Svalbard via le pôle Nord géographique.
Roubinet, 39 ans, et Berthet, 32 ans, sont des familiers des plus hautes latitudes. Le premier, navigateur de l'extrême, a signé en 2007 le premier franchissement, intégralement à la voile, du passage du Nord-Ouest, aux confins septentrionaux du Canada entre Pacifique et Atlantique, à bord de Babouche, un petit catamaran de 7,50 m, construit par ses soins.
Le second, cameraman et explorateur du Grand nord, a notamment participé en 2010 à l'expédition de plongée sous la banquise arctique "Under the pole", et l'année dernière à un périple de 1.000 km en kayak dans les fjords et au milieu des icebergs de la côte Est du Groenland.
Roubinet a une revanche à prendre. L'été 2011, il avait tenté une première fois, en compagnie d'un autre aventurier des glaces, Rodolphe André, cette traversée entre la Pointe Barrow, le point le plus septentrional du continent américain en Alaska par plus de 71 degrés de latitude Nord, et le Spitzberg, la plus grande île du Svalbard (Norvège).
Il avait conçu pour l'occasion un descendant de Babouche, baptisé Ti Babouche, catamaran de 5 m de long et 2,40 m de large, équipé de deux flotteurs gonflables sur skis, d'un mât et de deux voiles, à la fois bateau, char à glace et traîneau. Mais après 500 km dans le désert glacé, les deux aventuriers ont été trahis par la technique, une panne irréparable de batterie qui a anéanti l'ensemble de leur système de communication. Ils ont dû faire demi-tour et revenir en Alaska, la mort dans l'âme.
Babouchka, embarcation hybride de 3e génération
C'est à bord du même type d'embarcation hybride de 3e génération, baptisée cette fois Babouchka, que Sébastien et Vincent vont s'élancer le 5 juillet sur l'Arctique, au moment de la fonte partielle de la banquise d'été.
"C'est un défi technologique et sportif", explique Sébastien. Personne n'est encore parvenu à traverser d'une seule traite et sans assistance, l'océan Arctique en passant par le pôle. Chaque année, la banquise d'été fond de plus en plus sous l'effet du réchauffement climatique. Notre expédition comporte un important volet scientifique de mesures diverses des effets de cette fonte accélérée, élaboré par Hervé Le Goff, ingénieur de recherche CNRS au laboratoire L'océan".