Un millier de travailleurs des chantiers navals de Vigo, en Galice (nord-ouest de l'Espagne) ont manifesté ce jeudi contre le remboursement des aides d'Etat auquel pourrait bientôt les contraindre Bruxelles.
Le secteur, qui organisait jeudi des manifestations dans plusieurs villes d'Espagne, craint pour sa survie alors que Bruxelles doit se prononcer le 17 juillet sur le système d'avantages fiscaux dont il a bénéficié de 2005 à 2011, représentant un montant de près de 3 milliards d'euros.
Le commissaire européen à la Concurrence, l'Espagnol Joaquin Almunia, a assuré que seuls les armateurs et les banques ayant financé l'achat de bateaux devraient rembourser les aides, mais les chantiers navals jugent inévitable que leurs partenaires se retournent ensuite contre eux.
Le secteur dit déjà beaucoup souffrir de la crise et de la suspension des aides d'Etat en 2011, à l'ouverture de l'enquête de Bruxelles: "six chantiers navals ont fermé en Espagne" ces dernières années, indique Ramon Sarniento, responsable du secteur naval au syndicat CCOO, qui travaille au chantier naval Barreras, comme son père et son grand-père avant lui. Rien que dans la région de Vigo, "il y a trois ans, 12.000 personnes travaillaient dans les chantiers navals, aujourd'hui à peine 900", selon lui.
Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de grève et de manifestations jeudi prochain, jour où M. Almunia recevra à Bruxelles les représentants des autorités et du secteur naval espagnols.