Depuis début juillet, les huîtres creuses de taille adulte sont, le long du littoral français, victimes d'un taux de mortalité supérieur à la normale pouvant atteindre les 65%, ont indiqué les professionnels et l'Ifremer.
Cette surmortalité est liée à la présence d'"une bactérie mortelle, appellée vibrio aestuarianus qui colonise les coquillages et en particulier les huîtres", a expliqué Tristan Renault, responsable de l'unité Santé, génétique et microbiologie des mollusques à l'Institut français pour l'exploitation de la mer (Ifremer). Selon lui, elle entraîne des "taux de mortalité importants, allant de 15% à pratiquement 65% sur certains lots" analysés par l'Ifremer. Ces huîtres provenaient notamment de l'étang de Thau, sur la Méditerranée, du lac d'Hossegor (Landes), d'Arcachon (Gironde), de Charente-Maritime, de Bretagne nord et de Normandie.
Les causes de la présence de cette bactérie mortelle sont compliquées "à identifier", explique M. Renault. Cependant, "on peut suspecter que les conditions climatiques de 2013 sont plutôt favorables à la prolifération de la bactérie dans l'environnement", selon le chercheur, qui évoque notamment "l'élévation des températures après un printemps froid" et "des pluies très importantes au printemps".
Pour Gérald Viaud, président du Comité national conchylicole, la profession est "en phase d'alerte grave", en raison de cette surmortalité, et il en a averti les services de l'Etat et le ministère.