Faut-il verbaliser les baigneurs imprudents? Le débat prend corps à la suite d'une série particulièrement meurtrière de noyades depuis fin juillet, qui conduisent les pouvoirs publics à multiplier les appels à la prudence et à la responsabilité.
C'est le préfet de l'Hérault, Pierre Bousquet de Florian, qui a d'abord focalisé l'attention : dans un courrier adressé aux treize maires du littoral de son département rendu public vendredi, il les invitait, si nécessaire, à mettre à l'amende les "vacanciers en situation d'infraction (...) pour non respect des règles de sécurité (...) lorsque le drapeau rouge est hissé".
Ce courrier connut un impact médiatique retentissant durant tout le week-end, au point de surprendre la préfecture elle-même. Le directeur du cabinet, Frédéric Loiseau, expliquait ainsi que le préfet insistait avant tout sur la "prévention", tout en rappelant simplement la possibilité d'une amende pour "les plus récalcitrants". Le maire de Palavas, Christian Jeanjean, s'interrogeait, lui, sur l'application d'une telle mesure : "allez verbaliser qelqu'un dans l'eau en maillot de bain, lui demander son identité...".
Depuis, 16 nouveaux décès par noyade ont été comptabilisés en France de vendredi à dimanche, en mer, en rivière, ou sur des plans d'eau.
Sur RTL lundi, la ministre du Tourisme Sylvia Pinel n'a pas écarté un recours à la verbalisation des baigneurs faisant fi du drapeau rouge. "Cela peut passer par là, mais je souhaite surtout qu'il y ait une prise de conscience collective", a-t-elle déclaré.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, ne devrait pas manquer lui aussi de s'exprimer sur cette question mardi lors d'un déplacement à Cannes où il visitera notamment le dispositif de surveillance des plages. Dans un communiqué dimanche, ses services évoquaient en tout cas un "bilan tragique" depuis le 1er juillet "en grande partie dû à l'inobservation des règles élémentaires de prudence et des consignes (...) conjuguée à des conditions météorologiques particulièrement défavorables".