La Chine a décidé de prendre le pouvoir sur les mers. Ainsi fin juillet le président Xi Jinping a appelé à la mobilisation pour que la Chine devienne une grande puissance maritime. Cette volonté de plus en plus affirmée inquiète.
L'ambassadeur de Chine à Tokyo a été convoqué par le gouvernement japonais pour s'entendre reprocher la présence prolongée de navires gouvernementaux chinois autour des îles Senkaku, objet d'un grave différend territorial entre les deux pays. La Chine accentue ses patrouilles vers cet archipel qu'elle nomme Diaoyu. La tension est forte, d'autant plus que la Chine a annoncé début août que cinq de ses bateaux de guerre avaient accompli un tour complet du Japon, en empruntant les détroits de La Pérouse et de Miyako, au nord et au sud de l'archipel.
Traditionnellement, l'Empire du milieu ne contrôle pas ces passages et il souffre d'un sentiment d'encerclement par des puissances rivales (Corée du Sud, Japon, Taïwan, plus les bases américaines). Mais avec son tour du Japon, Pékin a le sentiment de dévérouiller l'accès au Pacifique. " En faisant passer des patrouilles par ces goulets maritimes sensibles, la Chine montre à ses voisins qu'elle compte défendre ses intérêts au-delà des mers de Chine, qu'elle cherche à édifier une véritable marine d'eau profonde et qu'elle ne se laissera pas arrêter par des événements tels que le dernier porte-avions déguisé du Japon ", décrypte le chercheur bruxellois Jonathan Holslag.