C’est un stand qui surprend au salon du tourisme de Berlin, l’un des plus importants du secteur. L’Ukraine a maintenu la location de sa place et elle se retrouve installée, hasard du placement, entre la Russie et les États-Unis.
Au salon du tourisme de Berlin, l'Ukraine arbore fièrement les couleurs de son drapeau, jaune et bleu ciel, et les clichés de ses plages aux faux airs de Méditerranée. « Maintenant, on travaille plutôt pour 2015, dans l’espoir que les tensions seront surmontées », explique la responsable de l’Office de Tourisme de Lviv, Marta Naumenko. Sa ville, située dans l’ouest du pays, fait partie des trois villes les plus touristiques du pays avec Kiev et Odessa. Elle n’évacue pas pour autant les manifestations de la place Maïdan, en affichant une photo de la place de l’Indépendance de Kiev, entre deux affiches sur les mérites touristiques de son pays.
Les touristes russes, ukrainiens, venus des anciennes républiques de l’Union de soviétique, mais aussi allemands et polonais, se pressaient jusqu’à peu sur les plages ukrainiennes, réputées pour leur douceur, et dans les stations thermales, autrefois fréquentées par les tsars. A Berlin, la responsable du développement touristique en Crimée, Kateryna Suprovych, reste évasive sur les éventuelles annulations de voyages dans la péninsule : « on va voir pendant la saison touristique qui commence en avril et s’achève en octobre. »
A Odessa, ce port célèbre dans le monde entier grâce au film d'Eisenstein Le Cuirassé Potemkine, "nous avons eu des annulations cet hiver", reconnaît le président de l'association du tourisme de cette ville, Ivan Liptuga. Ce dernier a remplacé au pied levé le représentant pour l'ensemble du stand ukrainien qui n’a pas été autorisé à se déplacer en Allemagne après le changement de gouvernement.
En 2013, plus de 25,7 millions de touristes se sont rendus en Ukraine, soit près de 1,2 millions de plus que l'année précédente, selon l'Agence du tourisme ukrainien. "Et d'ici à 2022, le nombre de touristes étrangers pourrait atteindre les 50 millions", ajoute l'Agence, sans expliquer comment elle compte s'y prendre.