Les conditions météorologiques s'améliorent ce jeudi mais dans le même temps, la qualité de l'air se détériore dans le nord-est du pays. Airparif, l’organisme chargé de surveiller la qualité de l’air en Ile-de-France, est passé au-dessus du seuil d’information.
Le retour du soleil et d'un temps plus sec, sur le quart nord est de la France, s'accompagne d'une mauvaise nouvelle. La concentration moyenne de particules est de 75 microgrammes par m3 en Ile-de-France ce jeudi, sachant que le seuil d'information est déclenché lorsque cette concentration passe au-dessus de 50 microgrammes par m3 sur 24 heures. Airparif juge donc la concentration de particules fines élevée et recommande aux sujets les plus sensibles d’éviter les exercices physiques intenses.
« Ce mercredi, un vent de secteur nord-est a charrié de l’air pollué venu du Benelux et de l’Allemagne de l’est, explique Emmanuel Streby, spécialiste de la pollution atmosphérique pour Météo Consult. C’est un air qui vient de loin, modérément pollué, mais il va stagner sur le quart nord-est faute de vent et il va se charger en polluant au-dessus des grandes agglomérations. » La part de la pollution liée au trafic, qui s’additionne aux polluants importés par le vent, atteint près de 50% à proximité directe des axes principaux. Or ce nouveau dépassement de seuil ravive les mauvais souvenirs du fort épisode de pollution, avec dépassement du dernier niveau d’alerte, sur la France il y a deux semaines. Nous connaissons à nouveau un temps sec et sans vent.
« Cependant, les deux situations ne sont pas comparables car les niveaux seront modérés dès vendredi soir par le retour d’un vent faible, qui poussera la pollution sur la Manche. Nous devrions donc avoir un répit samedi, précise Emmanuel Streby. La situation sera toutefois de nouveau risquée de dimanche à mardi. » En milieu de semaine, mercredi ou jeudi, une dégradation orageux pourrait ensuite clore tout risque de pollution. L'épisode sera également beaucoup plus localisé qu’il y a deux semaines car la façade ouest et le sud connaitront de forts vents jusqu'à la semaine prochaine.
Cette pollution est donc surveillée de près mais elle n’est pas exceptionnelle. Sur certains axes autoroutiers franciliens, Airparif alerte plus d’une centaine de fois par an sur le dépassement des seuils d’information. Les particules peuvent provoquer de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires, et les plus fines d'entre elles (moins de 2,5 microns), qui pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et le sang, ont été classées "cancérogènes certains" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).