Une standing ovation a salué la remise du prix du Citoyen de la Mer, ce jeudi, à l'issue du Forum mer en sécurité de la SNSM. Bruno Gendron a sauvé, seul et en moins de quinze minutes, quatre plaisanciers en détresse le 20 décembre 2013 à l'embouchure de l'Adour.
"Je travaille dans le coin depuis vingt ans donc je sais qu'il y a une déferlante toutes les vingt minutes", explique simplement Bruno Gendron, fileyeur à l'embouchure de l'Adour. C'est cette déferlante, la fameuse Belharra, sacrée par les surfeurs et redoutée par les professionnels, qui a enfourné le navire en détresse ce 20 décembre 2013. Quatre hommes et un adolescent sont partis au surf avec leur catamaran à moteur de sept mètres, avant de basculer dans une eau à 13°. La station de pilotage du port de Bayonne, témoin de l'accident, appelle immédiatement le Cross Etel. A ce moment là, Bruno Gendron, pêcheur de Saint-Jean-de-Luz, se déroute pour récupérer quatre des naufragés partis à la dérive. Il est seul à bord, la houle est forte, il risque son outil de travail mais il n'hésite pas un instant avant de se mobiliser. "Ils étaient épuisés et l'un d'eux était vraiment choqué", commente le citoyen de la mer. Peu après, le propriétaire, qui a eu le réflexe de s'aggriper à son bateau, est récupéré par les pompiers.
Au moment de recevoir son prix, Bruno Gendron a voulu rappeler l'importance du gilet de sauvetage qui a permis aux naufragés de se maintenir hors de l'eau et d'être repérés malgré les conditons. Lui même explique avoir pris conscience de l'importance vitale du gilet de sauvetage en tombant à l'eau en début de carrière, sur un caseyeur. "J'ai vu ma vie défiler à ce moment là... Et quand j'ai été récupéré par mes collègues je n'arrêtais pas de rire tellement j'étais soulagé."