Des chercheurs européens ont observé des déchets - bouteilles, sacs en plastique... - jusqu'à des milliers de mètres de profondeur sous la surface de l'océan. Leur article est publié cette semaine dans la revue Plos One.
Du plateau continental européen à la dorsale médio-Atlantique (située à 2000 km des côtes) en passant par la Méditerranée, le constat est le même. Les déchets plastiques sont dangereux pour certains animaux qui les confondent avec de la nourriture et peuvent les ingérer. Moins connu, le phénomène de "pêche fantôme", lié aux filets perdus en mer, constitue également une réelle menace. En continuant à piéger inutilement des coraux et certains poissons pendant plusieurs années, ces filets perdus affectent significativement les écosystèmes marins.
D'après les auteurs : "Les déchets plastiques sont majoritaires sur le fond (41 % selon l'étude). Les déchets liés aux activités de pêche (lignes et les filets de pêche abandonnés) représentent quant à eux 34 % des déchets analysés, et sont davantage présents sur les monts marins, notamment les dorsales océaniques. Les densités de déchets les plus importantes se trouvent à proximité des canyons sous-marins profonds". Selon les sites, les scientifiques ont également observés des déchets en verre, en métal, en bois, en papier, en carton, des vêtements, des poteries mais aussi des matériaux non identifiés.
Les scientifiques ont été choqués de constater la présence de déchets sur certains sites explorés pour la première fois dans le cadre de cette étude. Ces résultats mettent donc en évidence l'ampleur du problème et la nécessité d'agir pour empêcher l'accumulation croissante des déchets en milieu marin. Francois Galgani, chercheur à l'Ifremer et coauteur de cette étude, rappelle que : "La Méditerranée est la zone d'Europe la plus affectée notamment près des grandes agglomérations ".