Sous le slogan "une seule voix contre les prospections", des milliers des personnes ont manifesté ce week-end dans l'archipel des Canaries, contre les recherches pétrolières sous-marines autorisées par le gouvernement espagnol mais accusées par les écologistes et les autorités locales de menacer gravement l'environnement.
"Ces prospections affectent notre environnement. Une fuite suffirait à abîmer nos richesses naturelles", lançait Rita Lopez, une militante écologiste de 29 ans, qui défilait dans les rues de Santa Cruz de Tenerife, dans une nuée de pancartes où étaient dessinés des oiseaux mazoutés ou des mains noires. "Nous crions un 'non' sans appel aux prospections pétrolières et à l'installation de plateformes d'extraction face aux îles de Lanzarote et Fuerteventura, en raison de leur impact sur la faune marine et la très grave menace qu'elles entraînent pour l'environnement, la santé et l'économie de toute la région", expliquaient les organisateurs.
Samedi, des défilés ont eu lieu dans huit îles de cet archipel de l'Atlantique, paradis du tourisme et d'une nature encore sauvage.
Dimanche, c'est le navire amiral de Greenpeace, le Rainbow Warrior, qui arrivait à Valence, sur la côte méditerranéenne, pour participer à la mobilisation contre les recherches pétrolières en mer, concernant de nombreuses régions d'Espagne.
Le 25 mai, le gouvernement a donné le feu vert au projet présenté par Repsol pour lancer des recherches sous-marines au large des Canaries. Unis, les grands groupes écologistes opérant en Espagne dénonçaient alors une "absurdité sans précédent".
"Les explorations sismiques ont un fort impact sur la faune marine protégée (cétacées, tortues) et sur les ressources halieutiques. Mais elles ouvrent aussi la porte à de graves risques de marées noires liées aux forages pétroliers en grande profondeur", écrivaient Greenpeace, WWF, Amigos de la Tierra, Ecologistas en Accion et SEO/Birdlife.
Le président des Canaries, Paulino Rivero, avait quant à lui dénoncé le "mépris envers les intérêts des Canaries, le mépris envers les institutions des Canaries" du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. Le gouvernement insiste lui sur les impératifs économiques: l'Espagne est aujourd'hui le pays de l'OCDE le plus dépendant des importations d'hydrocarbures, puisque 99,9% de son pétrole est importé.