Persuadé qu'il est le sport idéal pour donner un coup de jeune aux jeux Olympiques d'été, le surf se démène pour intégrer le programme des JO, dès Tokyo-2020, et tant pis si ce serait sur des vagues artificielles.
A l'instar du snowboard ou du skicross venus dépoussiérer l'image des JO d'hiver, le surf se voit un avenir olympique. Quitte à détoner dans le milieu plutôt compassé de l'olympisme, comme son représentant Fernando Aguerre. Ni blazer ni cravate pour l'Argentin, mais une simple veste rehaussée d'un neud papillon aux couleurs osées, rose ou mauve!
Le président de la Fédération internationale de surf (ISA) n'est pas passé inaperçu cette semaine dans les allées de SportAccord, une convention organisée à Sotchi en Russie, où les grandes fédérations ont travaillé à dessiner le sport de demain.
"Nous sommes convaincus que le surf apportera de la valeur ajoutée au mouvement olympique. C'est un sport populaire auprès des enfants et des ados", a argumenté M. Aguerre.
Vague artificielle
Concrètement, l'ISA, qui gère aussi le "stand up paddle" (SUP), propose d'organiser à Tokyo deux épreuves de surf et deux de SUP, hommes et femmes. Le tout sur un plan d'eau artificiel, comme il en existe déjà un au Pays basque espagnol.
"Un autre est en construction au Pays de Galles", plaide M. Aguerre, qui souligne que "pour un investissement de 7 à 9 millions de dollars, le bassin offre une vague régulière de 2 m de haut sur un front de 180 m, toutes les minutes". Grâce à cette technologie que des ingénieurs espagnols ont mis dix ans à développer, "le surf peut donc désormais se pratiquer n'importe où dans le monde!", argumente-t-il.
Le surf, qui a raté le coche des JO de Rio, où en 2016 le rugby à 7 et le golf s'ajouteront au programme, devra convaincre à la fois le CIO et le comité d'organisation de Tokyo.
"Honnêtement, le surf a peu de chances", estime un expert olympique : "Même si le sport est populaire au Japon, le baseball et le softball sont favoris. Mais comme le CIO a besoin de se renouveler, le surf a un bel avenir".