JO2016 : une réflexion pour simplifier la voile olympique

Par AFP/Nautisme.com

La course au large, le kitesurf ou le catamaran à foils vont-ils entrer au programme olympique et la planche à voile finalement en sortir ? Le format complexe de la compétition peut-il être simplifié ? Au lendemain des Jeux de Rio, une réflexion va s'engager pour rendre la voile olympique "plus compréhensible".

La course au large, le kitesurf ou le catamaran à foils vont-ils entrer au programme olympique et la planche à voile finalement en sortir ? Le format complexe de la compétition peut-il être simplifié ? Au lendemain des Jeux de Rio, une réflexion va s'engager pour rendre la voile olympique "plus compréhensible".

"Ce qui est important, ce n'est pas tant de changer les séries mais c'est qu'on évolue sur les formats pour rendre la voile olympique plus compréhensible", soutient Jean-Pierre Champion, président de la Fédération française de voile (FFV). De fait, pas toujours facile pour le non-initié de s'y retrouver dans des épreuves de voile étalées sur une semaine, disputées souvent au large, loin des plages et qui mettent aux prises des bateaux (Finn, Laser, 49er, 470) dont les différences ne sautent pas aux yeux. Seuls sont facilement identifiables la planche à voile RS:X et le catamaran Nacra 17, seul catamaran et unique bateau conduit par un équipage mixte.

Autre difficulté, le format de la compétition. A l'issue de dix (ou douze régates pour les 49er), les dix premiers au classement disputent une régate finale durant laquelle les points comptent double. Mais contrairement à la plupart des autres sports, le vainqueur de cette régate n'est pas nécessairement le champion olympique car, souvent, les écarts sont déjà trop importants avant l'ultime course pour bouleverser le classement.

"On pourrait imaginer une finale dont le vainqueur deviendrait champion olympique", ajoute M. Champion, alors que toute évolution est compliquée dans un monde où les résistances, essentiellement du clan anglo-saxon, sont fortes.

- 'Se rapprocher du public' -

"Il faut aussi, comme à Rio, disputer les courses près de la plage pour se rapprocher du public", propose Gildas Philippe, entraîneur de l'équipe française de 470 femmes, en bronze à Rio. "Au niveau télévisuel, il faut aussi s'inspirer de ce que fait la Coupe de l'America avec des caméras embarquées et des images virtuelles". Mais au-delà, une réflexion est engagée par WorldSailing, la Fédération internationale de voile, sur une modification plus profonde du programme.

Une épreuve de course au large, disputée sur deux ou trois jours en équipage, pourrait ainsi faire son entrée au Jeux de Tokyo en 2020 ou en 2024, mais la proposition doit encore passer plusieurs étapes, explique M. Champion. "Il s'agirait d'une épreuve disputée en équipage, sur 300 à 400 milles et qui durerait deux à trois jours. Celui qui arrive le premier devient champion olympique", détaille M. Champion, qui siège au sein de WorldSailing. "Le projet arrive peut-être trop tard pour les Jeux de 2020 à Tokyo mais on pourrait l'imaginer pour 2024", ajoute le président de la FFV, qui se dit "favorable" à ce projet.

La proposition pourrait d'autant plus intéresser la France que la plupart des meilleurs spécialistes mondiaux de la course au large sont français et que Paris figure parmi les quatre villes candidates (avec Budapest, Los Angeles et Rome) pour les JO-2024. En cas de désignation de Paris (en septembre 2017 à Lima), la voile serait disputée à Marseille.

- Bateaux à foils -

"La course au large me paraît peut-être un sport peu partagé sur la planète, mais pourquoi pas tant que la bagarre est au rendez-vous", juge Jean-Baptiste Bernaz, vice-champion du monde de Laser et 5e à Rio. Le premier critère du Comité international olympique (CIO) pour admettre une discipline aux JO est en effet son universalité.

Autre piste, celle d'une entrée des bateaux à foils, "type Moth à foils ou Nacra à foils", ajoute Gildas Philippe. Sur le modèle des catamarans ultra-rapides qui ont poussé au musée les immenses mais lents monocoques sur lesquels se disputait jusque-là la Coupe de l'America, des catamarans volants, certes plus coûteux, rendraient les courses plus rapides et spectaculaires.

L'assemblée générale de WorldSailing se réunira en novembre à Barcelone et dressera un bilan des dix séries au programme des Jeux de Rio. Des propositions de modification des séries ou des formats, adoptées au printemps 2017, seront ensuite soumises au CIO en juin. Certaines séries, comme le Finn, pourraient être remises en cause, à l'instar de la planche à voile, qui avait été retirée avant les JO de Rio, au profit du kitesurf, avant finalement de revenir au programme. Une bénédiction pour la France, qui grâce à elle a glané à Rio de l'or avec Charline Picon et du bronze avec Pierre Le Coq.



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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...