25 États membres des Caraïbes et du Nord du Plateau des Guyanes ont adopté vendredi à Cayenne une déclaration commune afin de renforcer leur coopération pour lutter contre la pollution, protéger la biodiversité et favoriser le développement d'une économie durable.
Cette déclaration, "l'appel de Cayenne", a été proposée par la ministre française de l'Environnement et de la Mer, Ségolène Royal, en clôture de la 14ème Conférence de la Convention de Carthagène. Les États membres y "réaffirment le rôle clé des écosystèmes marins et côtiers et la valeur fondamentale des ressources naturelles".
La zone qui s'étend de la Floride à la Guyane s'engage à "réduire et maîtriser la pollution marine", tenter "de protéger au moins 10% du milieu marin d'ici à 2020", notamment les "récifs coralliens, les mangroves, les herbiers marins et les espèces animales rares". "La coopération scientifique" sera renforcée pour mieux lutter contre "l'acidification des océans" et la "prolifération" des algues sargasses qui pénalisent la pêche et l'activité touristique.
La loi pour la reconquête de la biodiversité adoptée en 2016 a engagé la France à protéger 75% de ces récifs coralliens et 50% de ces mangroves. "En Martinique, il ne reste que 1% du corail dans son état le plus admirable", dans la Caraïbe, "35% des stocks de poissons sont surexploités", a regretté la ministre. "Avec la plus forte concentration d'espèces vivantes de l'océan Atlantique, la mer des Caraïbes constitue un hotspot (foyer important) de biodiversité à l'échelle mondiale", a-t-elle ajouté.
A l'attention des départements français d'outre-mer, où la pêche illégale sévit, Mme Royal a annoncé que son ministère était "actuellement en discussion avec l'Agence spatiale européenne pour utiliser le satellite Copernicus" et repérer les bateaux non autorisés dans les eaux territoriales.
Haïti, le Honduras et le Surinam sont les seuls pays de l'espace Caraïbes-Guyanes à ne pas avoir signé la Convention de Carthagène. La 14e Conférence de la Convention de Carthagène se déroule du 16 au 18 mars à Cayenne. Elle est placée sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).