Après 28 jours passés à 120 m de fond en mer Méditerranée, quatre plongeurs français ont retrouvé l'air libre dimanche, en sortant du caisson pressurisé qui leur a permis d'ausculter cette Méditerranée "blessée mais qui regorge encore d'oasis secrètes".
Missionnés par divers chercheurs, laboratoires ou universités, les quatre hommes ont effectué des prélèvements d'ADN sur une dizaine d'espèces de poissons. "Grâce à des bouturages, nous avons aussi permis de faire avancer la connaissance sur la génétique des gorgones ou du corail noir". Ils ont longuement travailler sur l'ADN environnemental, cette technique qui permet de connaître les espèces vivant à ces profondeurs en analysant l'eau dans laquelle ils évoluent.
Le froid n'empêche pas les quatre plongeurs d'effectuer la plus longue visite jamais faite - six heures - de l'épave du Natal, un paquebot qui a coulé en 1917 au large de Marseille. Parmi les objets encore visibles ayant appartenu à la centaine de passagers, des espèces rarissimes, jamais photographiées dans leur milieu naturel, comme des limberts à filament, ou "poissons lézards". "Et nous avons découvert une vie après la mort de ce bateau. Poissons lunes, Saint-Pierre, bécasses de mer, diables de mer. Un paradis pour le biologiste naturaliste que je suis", expliquait-il à la presse, par écran interposé, à quelques minutes de son retour sur la terre ferme, envisageant même un futur séjour de 10 à 15 jours sur cette seule épave: "Elle a encore sûrement plein de choses à nous dire".