Le champion olympique savoure sa place de cinquième dans le paquet qui longe les côtes du Brésil. Surtout que sa position la plus au large lui donne un léger avantage en terme de cap à suivre pour rallier l’hémisphère Nord.
« Je ne suis pas trop mal positionné : je savais que mon placement plus à l’Est serait payant à un moment et c’est à partir de maintenant que cela va se voir. Je suis satisfait de l’endroit où je suis : je me suis battu depuis deux jours pour gagner cette position, ce qui n’était pas évident. Et aujourd’hui, cela porte ses fruits. On sait qu’à la côte, il y a un petit peu moins de vent et des phénomènes orageux qui font que c’est moins simple de s’en sortir près du Brésil. Je vais essayer de conserver cette place au vent, le plus longtemps possible, mais j’ai déjà Boris (Herrmann) qui m’a passé par-dessous ! Il va très vite avec ses grands foils…
On est un groupe de six bateaux qui se tiennent dans pas grand-chose (80 milles). Personnellement, je cherche à rester à plus de 80 milles de la côte : il vaut mieux en être éloigné, quitte à incurver la route après la pointe brésilienne. Je n’ai pas de données spécifiques sur les orages et je me fonde plutôt sur mes connaissances météo du coin et mon expérience : la dernière Transat Jacques Vabre m’a permis de mieux comprendre comment ça fonctionne. Cela fait plusieurs jours que j’ai anticipé cette position.
J’ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec Tony Estanguet et Marie Le Fur sur le Vendée Live : mon passé olympique resurgit à côté de Rio de Janeiro et puis ce sont des personnalités fortes avec qui je vais encore partager pour les JO de Tokyo et surtout ceux de Paris en 2024 !
Ce qui est intéressant avec un Vendée Globe, c’est qu’il n’y a aucune similitude entre les Jeux Olympiques et un tour du monde en solitaire ! Mais même si le type d’efforts, le format de régate n’ont rien à voir, on retrouve la même intensité dans la régate (surtout cette année !), et cela risque de durer jusqu’aux Sables d’Olonne. Je vais me servir de ma formation olympique pour savoir comment gérer la pression par exemple. Les JO, c’est long et court, et ce final du Vendée Globe, c’est aussi long et court !
Nous en sommes à près de 70 jours de course et le matériel commence à donner des signes de fatigue. Mais si cela continue comme ça, je devrais faire un résultat que je n’imaginais pas au départ… Ma place, je ne l’ai pas volée ! Et puis, on a tous plus ou moins bien récupéré, grâce à la chaleur retrouvée des tropiques… »
Damien Seguin / Groupe APICIL