" Il y a 45 min j’étais en train de faire une sieste de 10 min, j’ai raté mon empannage... Et puis d’un coup, c’est une explosion ! J’ai l’impression d’être parti hier, même si parfois ça m’a paru long. Je n’ai pas vu une seule côte, c’est dingue !
C’était une vraie course contre la montre sur la fin, il fallait que j’échappe à cette dépression pour pouvoir rentrer sereinement dans le port. Je suis content parce que je garde ma 10e place.
Je ne peux pas vous dire quand est-ce que c’est arrivé mais le pont s’est fissuré, toute la première peau et la mousse à l’intérieur. Je m’en suis rendu compte juste après le cap Horn. J’ai dû réparer tout de suite parce que le pont du bateau bougeait, ça manquait de se déchirer intégralement comme c’est déjà arrivé sur ce bateau-là.
Ce bateau n’avait jamais fini un tour du monde, mais moi je savais qu’on en était capables !
À un moment donné, je me suis décidé à y aller franco parce qu’il fallait passer devant la dépression. Le bateau, s’il casse, il casse. J’ai envoyé du gaz ! Depuis que PRB a fait naufrage, j’ai un peu navigué avec le frein à main, je m’en suis rendu compte-là.
Je me suis fait plaisir, j’ai hâte de prendre du recul, de me poser pour me rendre compte de tout ce qui m’est arrivé. "