Fort de déjà trois victoires sur la Transat Jacques Vabre - une performance qu’il partage avec Jean-Pierre Dick -, Erwan Le Roux compte bien accrocher l’épreuve une quatrième fois à son palmarès, en novembre prochain. Pour tenter de réussir son pari, le skipper Trinitain a fait appel à un autre marin de talent : Xavier Macaire. Ce dernier, sacré Champion de France élite de course au large en solitaire en 2015 et vice-champion en 2019, est un homme fort du circuit Figaro Bénéteau. Un navigateur pointu qui partage avec le skipper de Ciela Village l’objectif de monter sur la plus haute marche du podium à l’issue des 5 800 milles du parcours de ce cru 2021, mais également l’ambition de mixer leurs compétences et leurs expériences pour continuer, encore et toujours, d’aller de l’avant.
« C’est un sacré challenge de construire des histoires en double, mais c’est aussi quelque chose de très stimulant », explique Erwan Le Roux. Pour lui, la prochaine se jouera entre le Havre et Fort-de-France, via l’archipel brésilien de Fernando de Noronha, avec un certain Xavier Macaire, donc. « Nous avons navigué ensemble lors de la Drheam Cup 2019, à bord de Ciela Village de Thierry Bouchard. Entre nous, il y a immédiatement eu un très bon feeling. Je l’ai rapidement mis sur la liste de gens avec lesquels je pouvais imaginer faire la Transat Jacques Vabre. Lorsque ma participation à la course s’est confirmée, c’est très naturellement que je l’ai contacté. Pour moi, il s’agit d’un choix logique », commente le skipper de l’Ocean Fifty aux couleurs de Ciela Village qui, pour mémoire, s’était associé à Frank-Yves Escoffier, Didier Le Vourc’h, Yann Eliès, Giancarlo Pedote et Vincent Riou lors de ses cinq précédentes participations à la course, en 2009, 2011, 2013, 2015 et 2017.
Un duo gagnant-gagnant
« Xavier est quelqu’un de très pointu, notamment sur le plan météo. Il est capable de rentrer dans le détail d’un routage ou d’un choix stratégique, mais surtout, c’est un marin complet, rompu à la régate au contact, avec lequel il est facile d’échanger. Il va donc pouvoir m’apporter énormément à ces niveaux. De mon côté, je vais lui amener mon expérience du multicoque. Ensemble, nous serons dans un vraie dynamique d’échange et de partage », détaille Erwan qui prône les relations gagnant-gagnant, gage, pour lui, d’efficacité et de succès. « En termes d’apprentissage et de connaissance, c’est toujours bénéfique », assure le Morbihannais. Pour lui, après déjà trois premières places puis une deuxième dans cette fameuse Route du Café, l’objectif n’est évidemment rien d’autre que victoire lors de cette 15e édition. « La gagne est ce que l’on va aller chercher. On ne part pas sur une course de ce type avec un tel bateau et un tel équipier avec pour seul but de monter sur le podium. C’est d’autant plus vrai que je n’étais pas présent lors de la dernière édition, en 2019, et que je reviens cette année avec beaucoup d’envie. Tous les ingrédients sont réunis pour que ça se passe au mieux, même si le plateau s’annonce hyper relevé chez les Ocean Fifty, avec sept bateaux, tous capables de l’emporter », notifie Erwan Le Roux qui aime les défis relevés, tout comme son acolyte.
Partage d’expérience et de compétences
« Je pars avec un peu de pression car Erwan a déjà gagné la Transat Jacques Vabre trois fois et il compte sur moi pour la quatrième, mais je suis super heureux du challenge qui nous attend », se réjouit de son côté le navigateur vendéen qui va pouvoir prendre de premiers automatismes en double avec Erwan dès cette semaine, à l’occasion du convoyage du bateau entre Locmiquélic et Las Palmas où se tiendra le prochain épisode du Pro Sailing Tour Ocean Fifty (du 30 juin au 4 juillet), et valider, du même coup, la qualification de leur duo à la course. « Jusqu’ici, j’ai peu d’expérience en multicoque », concède Xavier dont le bagage au large est cependant extrêmement solide, avec, au compteur, dix années de confrontation au plus haut-niveau sur le très exigeant circuit des Figaro Bénéteau, mais aussi de nombreuses expériences en IMOCA dont une participation à la Transat Jacques Vabre dans cette catégorie, en 2019. « J’ai bien sûr différentes choses à découvrir en Ocean Fifty. Ces bateaux sont de vraies mobylettes, à la fois techniques et exigeantes. Un peu flippantes aussi car à bord il n’y pas ou peu le droit à l’erreur. On peut vite se faire dépasser par la machine et le chavirage est une sanction radicale. Il faut donc bien gérer tous les paramètres et être perpétuellement dans l’anticipation. C’est périlleux, mais aussi excitant et challengeant », termine Xavier Macaire, tout aussi impatient et conquérant qu’Erwan Le Roux. Voilà qui promet !