Le coup de canon dimanche vers 13 heures devant Les Sables d’Olonne de la classique Les Sables - Horta - Les Sables marquera la grande entrée en lice du Class40 « Entrepreneurs pour la Planète », toujours à la recherche de partenaires, dans le circuit de plus en plus compétitif des monocoques de 12,19 m. Barré par un duo inédit constitué du baroudeur d’exception Sébastien Audigane (53 ans), et du spécialiste de la Classe Mini François Jambou (35 ans), le Mach 40.3 N° 151, ex Aïna, va disputer sa première course sous ses nouvelles couleurs, un Aller-Retour entre la Vendée et les Açores, sans neutralisation à Horta, Covid oblige, pour un total de plus de 2 500 milles nautiques, soit l’équivalent d’une petite transat. « Un excellent galop d’entrainement pour la Transat Jacques Vabre », dixit François Jambou, amoureux de ce parcours qu’il a par deux fois fréquenté en Class Mini, avec un certain succès, signant une troisième et une première place. Si le trajet entre Les Sables et Horta peut raisonnablement s’effectuer entre 5 et 6 jours, la grande inconnue réside dans les conditions météos à affronter au retour, les prévisions depuis le 27 juin restant très aléatoires au delà d’une semaine…
« J’ai beaucoup à apprendre au contact de Sébastien. » Pas de fausse pudeur ni modestie de mauvais aloi chez François Jambou. Bien que vainqueur de la Mini Transat, ce professionnel du nautisme, coach et formateur de métier, avoue son admiration pour le double vainqueur du Trophée Jules Verne, à ses yeux véritable skipper du bateau « Entrepreneurs pour la Planète ». « Nous aborderons les questions de navigation et de stratégie collégialement » précise François, « mais ce sera Seb qui prendra les décisions finales. J’ai beaucoup à apprendre au large en Class40. Je découvre le bateau depuis peu, en Méditerranée à Marseille avec Sébastien et lors du convoyage vers la Vendée, et grâce à mes amis de la Classe, Alex Tréhin, Ian Lipinski ou Stan Thuret qui m’ont fait le plaisir de m’embarquer à leurs bords. Le Class40 est à l’évidence très différent du Mini, moins volage, plus confort mais aussi plus exigeant. C’est un bateau très puissant qui demande beaucoup d’anticipation. Nous partons aussi avec un jeu de voiles plus conséquent et le travail physique est forcément en rapport. Comme en Mini, nous allons naviguer au contact, avec une flotte en revanche plus homogène, offrant moins de disparités en vitesse qu’en 6,50. Je crois que notre plan Manuard, très performant aux mains d’Aymeric Chappellier, a bien progressé ces derniers mois. La Class40 a fait un furieux bond en avant en performances ces toutes dernières années et la concurrence y est très relevée. A nous de trouver d’emblée le bon rythme. »
Amoureux de ce parcours Açorien, François Jambou déplore cependant ne pas avoir cette année le plaisir de s’arrêter à Horta. « Nous verrons l’archipel de très près » poursuit Jambou. « Certains auront peut-être l’occasion d’y effectuer une escale technique. Ne pas s’y arrêter est un déchirement car comme Sébastien et de nombreux coureurs, je navigue aussi pour le voyage, la découverte, l’aventure. On se console en se projetant déjà sur la Transat Jacques Vabre (Départ le 7 novembre ndlr). L’avitaillement, l’énergie, le rythme de course seront autant de secteurs sur lesquels nous allons expérimenter et apprendre en vue du grand rendez vous de l’automne prochain entre Le Havre et Fort de France. »
« Entrepreneurs pour la Planète » est sagement amarré aux Sables d’Olonne. Une ultime sortie de réglages est programmée ce jour. Place ensuite aux derniers briefings météos et aux ultimes routages avant le grand départ de dimanche.