L'IRC Zero, c’est le versant le plus spectaculaire de la Rolex Fastnet Race, avec des unités allant de 15 à plus de 40 mètres. Cette année, le géant de cette flotte est Skorpios, un ClubSwan 125 de 43 mètres de long dessiné pour être le monocoque le plus rapide au monde. Avec ses mensurations hors du commun, Skorpios est l’un des plus grands bateaux de toute l’histoire du Fastnet mais il dispute le titre de favori au Rambler 88 de George David, vainqueur de la dernière édition.
Pour ces unités, l’enjeu est de franchir la ligne d’arrivée en premier et de s’emparer du « Line Honour », même si le vrai vainqueur du Fastnet gagne en temps compensé. Chaque bateau, petit ou grand, bénéficie en effet d’un « rating », établi en fonction de ses caractéristiques, et qui permet de calculer le classement général. Cependant, même avec ce rating ce sont souvent les « gros » IRC Zero qui gagnent le Fastnet. La moitié des dix dernières éditions du Fastnet a ainsi été remportée par l’un de ces géants, à l’image de Ran 2 de Niklas Zennstrom, vainqueur à deux reprises.
Le boom de la location
Sur ces grosses machines, les équipes professionnelles sont légion mais les amateurs sont de plus en plus nombreux avec un marché de la location en plein boom. Il y a 10 ans, les unités de 65 ou 70 pieds, équipées de quilles basculantes, étaient considérées comme trop dangereuses pour des amateurs – même éclairés. Aujourd’hui, le niveau de ces passionnés est monté d’un cran et un certain nombre d’équipages payants font la queue pour vivre l’aventure de leur vie à bord de l’un de ces bateaux.
Bien qu'il soit très valorisant d'être le premier à franchir la ligne d'arrivée en temps réel, tous les coureurs savent que la vraie bataille se joue en temps compensé sous IRC. Disputée fin mai, La Myth of Malham est une course d’avant-saison qui constitue un indicateur précieux pour connaître l’état de forme des concurrents. David Collins, vainqueur de la dernière édition à bord de son 52 pieds Tala endosse donc le costume de favori même s’il fait profil bas. « Nous avons bien navigué mais nous avons bénéficié de la marée à la fin. Ça nous a permis de l’emporter mais on ne peut pas dire que la Myth of Malham soit un bon repère. Notre objectif pour la Rolex Fastnet Race est - comme toujours - de naviguer sans faire d’erreurs et de faire avancer le bateau rapidement. »
Les Français sont toujours à surveiller dans cette catégorie avec le très compétitif Teasing Machine d’Éric de Turckheim. Ce 54 pieds, conçu par Bernard Nivelet et Alexis Muratet, a été entièrement optimisé pour la course au large en IRC avec quelques concessions faites au confort comme de l’eau chaude, un four et même deux réfrigérateurs.
Si la course au large est un jeu qui récompense l'expérience et les milles marins, Bretagne Telecom de La Trinité-sur-Mer sera à nouveau à surveiller pour le classement général. Deuxième au classement général de l'IRC en 2019, le constructeur et propriétaire de ce Mach 45 à quille basculante, Nicolas Groleau, a fait campagne avec Bretagne Telecom (FRA) lors des six dernières éditions de la course. Il a remporté deux fois sa classe et est monté sur le podium à chaque fois, sauf une, de sorte qu'une victoire au classement général n'est sûrement qu'une question de temps et de persévérance pour Groleau et sa bande de bretons.
Cette catégorie, qui rassemble 29 équipages et 10 nationalités, voit cette année l’engagement d’un autre bateau français, le Pen Duick VI, mené par Marie Tabarly. Ce voilier mythique avait participé au Fastnet 1973, juste après sa mise à l’eau. Eric Tabarly avait pris la 14ème place en temps compensé malgré un départ pris avec 9 heures de retard.