Organisées par le Yacht Club de Cannes du 19 au 25 septembre, les 43èmes Régates Royales, s’annoncent comme un très grand millésime, et de fait se disputent à « guichets fermés ». Ce sont les Dragon qui ont ouvert le bal ce lundi 20 septembre, disputant deux belles courses dans des conditions météo idylliques – grand soleil et petite brise thermique.
Pour la communauté des Dragon, la majorité étant issue de la voile olympique et de la régate de très haut niveau, les Régates Royales sont le théâtre du « French Open Championship », avec tous les ténors internationaux de la série, du Russe Anatoly Loginov, ancien champion d’Europe, à Géry Trentesaux, numéro un français ou encore l’Allemand Marcus Wieser, double vainqueur de la Gold Cup, le championnat du monde de la série.
Le Dragon, dessiné en 1929 par le Norvégien Johan Anker, est à l’opposé de la tendance architecturale actuelle, prônant des bateaux larges, légers et toilé. Ce sublime bateau le plus souvent mené par trois gaillards est à la fois très élancé, étroit et lourd. D’une longueur de 8,90 mètres, sa largeur n’est que de 1,95 mètre pour un poids de 1,7 tonne dont une tonne de plomb dans la quille aussi longue que courte. On ne sait si on le surnomme « le Roi des Rois », car de nombreuses têtes couronnées ont brillé à son bord, à commencer par le Roi Constantin II, dernier souverain de Grèce et Prince du Danemark, et qui a été champion olympique aux JO de Rome en 1960 à la barre de son Dragon, ou car ce bateau hyper technique, nécessite un énorme bagage technique pour en tirer la quintessence. Il faut dire que le barreur est ses équipiers ont à leur disposition une bonne trentaine de cordages baptisés « bouts » sur un voilier, permettant de le régler dans toutes les dimensions.
A Cannes, en ouverture des Régates Royales, ils sont 31 à ferrailler. Ce lundi 20 novembre, dans une brise thermique de secteur Sud d’à peine dix nœuds et un temps de rêve, ce sont les Bretons de Nénette Sea to See (Fra 413) qui ont effectué une véritable démonstration, prenant deux excellents départs et exploitant parfaitement les bascules de vent sur la gauche près des îles de Lérins. A la barre, Gauthier Guillou, ingénieur chez Mer Concept, l’écurie de course de François Gabart, aux réglages, Gwen Chapalain, l’un des meilleurs experts du Dragon, et enfin à l’avant, Jacques Caraes, fort de quatre courses autour du monde, d’une campagne de Coupe de l’America, et qui aujourd’hui est directeur de course du Vendée Globe, n’ont laissé que les miettes à leurs adversaires.