
Aventurier ultra-complet, Sébastien est d’abord un marin. En 2012, il a par exemple réussi un raid en cata de sport autour du Cap Horn, au départ de Puerto Williams et en passant par le canal de Beagle. Mais c’est aussi un technicien hors-pair, il a ainsi imaginé et construit différentes embarcations à voile qui lui ont notamment permis de tenter à plusieurs reprises la traversée de l’océan glacial arctique. Des prototypes sur-mesure, pensés pour être tirés sur la glace, portés, déplacés et utilisés sur l’eau lorsque cela est possible. Il reste le seul aventurier, avec ses co-équipiers à avoir réussi le passage du nord-ouest à la voile. C’était en 2007 à bord d’un voilier amphibie créé spécialement pour ce défi. Depuis, seulement quelques personnes sont allées se frotter à ce parcours extrême qui demande une grande expertise et une énorme faculté d’adaptation aux conditions extrêmes. Les années suivantes sont ponctuées par différentes tentatives de traverser l’océan glacial arctique. En 2018, il passe ainsi trois mois sur la banquise avec Eric André et Vincent Collard. Un an plus tard, cette expédition, « La Voie du Pôle » est récompensée par le prestigieux Prix Schakelton qui vient saluer les plus belles aventures du monde polaire. Ils sont à ce jour les seuls Français à avoir reçu cet honneur !
Isabelle Autissier, admirative de l’engagement extrême de Sébastien Roubinet
Isabelle Autissier, grande connaisseuse des pôles, regarde avec admiration ce que Sébastien Roubinet a pu réaliser et ce qu’il s’apprête à tenter avec Nagalaqa Expédition. « Sébastien est un homme incroyable. C’est étrange d’ailleurs qu’il passe inaperçu au milieu de tous ces gens qui se rêvent aventurier quand on voit ce qu’il a réalisé ! Ce que je trouve génial chez lui, c’est qu’il a à la fois cette dimension d’aventure car il réalise des choses exceptionnelles, et en même temps il est très professionnel.
C’est aussi un grand technicien. La mer, la glace, il prend tout ça très au sérieux. Il est dans cette lignée des explorateurs scientifiques français du siècle dernier car il y a aussi une dimension scientifique dans ce qu’il fait. C’est un personnage vraiment hors-norme. L’expédition qu’il s’apprête à mener va se dérouler sur un parcours totalement original. Personne n’a jamais réussi à faire ça aujourd’hui. Ce serait une première ! Et une première, c’est toujours très compliqué car par définition, on ne sait jamais si c’est faisable, si on va réussir. Des fois, il faut s’obstiner un peu… La première fois que l’on se lance, il y a une grosse pression ! Quand on sait que ça a déjà été réalisé, on ne part pas dans le même état d’esprit » raconte Isabelle.
Depuis Morlaix où il réside, Sébastien boucle les derniers préparatifs avant de quitter la France pour retrouver son bateau et ses deux co-équipiers, Eric André et Jimmy Hery, qui vont l’accompagner pour tenter de relever cet immense défi. Ensemble, ils vont écrire une nouvelle page de l’exploration polaire, en autonomie totale, sans assistance et sans moteur. Ils vont découvrir une zone où personne n’a navigué avant eux. Un terrain vierge, une nature hostile, des conditions extrêmes pour lesquels ils se sont préparés méthodiquement. Départ aux alentours du 17 juin.