Après 10 jours consacrés à la reprise en main du bateau et à une première exploration, c’est hier que Sébastien Roubinet, Éric André et Jimmy Hery se sont élancés pour Nagalaqa Expeditions depuis Sachs Harbour sur l’île de Banks. Les trois hommes étaient très impatients et excités de découvrir ce qui les attend plus au nord. L’objectif est de rallier le Spitzberg en autonomie totale, sans assistance et sans moteur. Une expédition de trois mois jamais menée et imaginée par Sébastien, grand spécialiste de l’Arctique.
Passionné par ces zones rudes et reculées, chaque expédition de Sébastien est l’occasion de découvrir de nouveaux territoires. Cette fois, c’est un endroit quasiment vierge que les trois hommes vont explorer. Ils vont en effet passer au nord de toutes terres, canadiennes et groenlandaises, là où personne n’a jamais navigué avant eux. Les retrouvailles avec Babouch’Ty, le catamaran-char à voile de 7 mètres de long et 2,40 mètres de large construit par Sébastien et qu’il avait utilisé lors de sa dernière expédition en Arctique ont enthousiasmé le trio : « le bateau est encore plus rapide que ce que nous avions comme souvenir. Nous partons pour des terras et mare incognita. Mais tout est fin prêt » racontait Sébastien avant le départ.
Pendant trois mois, les hommes de Nagalaqa Expéditions vont progresser à la voile ou pousser et tirer sur la glace leur embarcation lourde de 550 kg au départ puis délestée d’environ trois kilos chaque jour. Sur l’eau, ils enchaineront les heures de navigation sans pause. Sur la glace, ils progresseront 10 à 14 heures par jour avant de se reposer. Ces trois mois s’annoncent donc d’une intensité extrême notamment en raison de la route choisie. Le trio montera jusqu’à 84° nord, bien au-delà donc du cercle polaire.
« Jamais aucun bateau n’est passé au nord de toutes les îles, ni voilier, ni brise-glace. Les glaces sont très épaisses dans la zone et les conditions peuvent être très rudes. Même les brise-glaces canadiens ne sont pas assez puissants pour progresser là-haut. C’est pour cela que l’on y va. Cela va être dur. Il va falloir s’adapter à l’environnement et tenir psychologiquement dans les moments difficiles. Mais le terrain de jeu est immense. Cela va être magnifique et nous sommes tous les trois subjugués par la beauté de l’endroit. Contrairement à la dernière expédition durant laquelle nous avons passé plusieurs mois sur l’océan arctique, cette fois nous allons longer pas mal de côtes et probablement faire des expéditions à terre. Cela va être différent en termes de conditions et de paysages » commente Sébastien.
Quelques heures à peine après leur départ, les trois aventuriers croisaient déjà le chemin d’une baleine. Une première rencontre prometteuse pour Sébastien, Eric et Jimmy toujours prêts à s’émerveiller devant cette nature sauvage. Les premières photos reçues racontent déjà la puissance des paysages arctiques.