Ce vendredi 22 juillet, la quasi-totalité de la flotte de la 9e édition de la Les Sables – Les Açores – Les Sables a débordé le cap Finisterre. Un cap où, comme on s’y attendait, la flotte s’est scindée, avec d’un côté le gros du peloton emmené par Jacques Delcroix (753 – Actual) ayant choisi de contourner le dispositif de séparation de trafic éponyme par l’extérieur, et de l’autre un petit groupe composé d’une dizaine de skippers dont Pierre Le Roy (1019 – Team Work), l’actuel leader de la bande. Ce dernier n’a toutefois pas gagné beaucoup avec son option, au contraire même. S’il affiche toujours une belle avance de 23 milles sur son plus proche poursuivant, le Lillois n’a, en effet, pas accentué son avance sur ce coup-là, sans doute en raison d’un contre-bord en bordure de DST pas forcément optimal, même s’il a affiché des moyennes de vitesse comprises entre 15 et 17 nœuds entre deux relevés au pointage. A l’inverse, les concurrents en bateaux de série qui ont emprunté le même chemin, mais en poussant plus près de la côte, ont, eux, grappillé un peu de terrain sur leurs adversaires.
La suite ? Il se trouve que la prochaine difficulté pointe déjà son nez et elle se concrétise par un axe anticyclonique planté pile poil sur la route des solitaires. Ce dernier se déplace doucement vers eux, pour finir par s’étirer entre le cap Ortegal et Punta Delgada dans la journée de demain. Tous ne vont donc pas avoir d’autre choix que de le couper à un moment ou à un autre. Aussi, si pour l’instant, ils cavalent bon train, propulsés par un flux de nord-est soufflant entre 15 et 20 nœuds, ils vont petit à petit ralentir. C’est d’ailleurs déjà le cas pour certains, à l’image de Mathilde de la Giclais (951 – Williwaw), la concurrente la plus au nord. « Cette dorsale n’est pas si large mais elle va générer des vents très mous sur une cinquantaine de milles pour les Ministes. Les nordistes vont effectivement ralentir avant les sudistes, mais ce sont eux aussi qui vont récupérer en premier le flux de sud-ouest à l’arrière. Il est également très probable qu’ils aient moins de difficultés à traverser cet axe en bénéficiant d’un peu plus de pression », commente Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve.
Les Solitaires ne sont donc pas au vent des surprises d’autant que d’ici à l’arrivée – prévue dans la matinée du mercredi 27 juillet pour les leaders -, le passage d’un front avec des vents jusqu’à 25 nœuds est annoncé et que de la molle les attend aux abords de l’archipel portugais. A noter par ailleurs : François Letissier (427 – Birvidik), le doyen de l’épreuve mais aussi le skipper doté du plus vieux bateau de la flotte, a indiqué à la Direction de course la casse de l’un de ses outriggers. Il poursuit cependant sa route en direction de Horta.