Parmi les plus de 80 bateaux attendus à Fécamp du 8 au 12 mai prochain, il est un voilier, pur produit du savoir faire Normand en matière de construction navale, le Loup Rouge, un cotre classique nommé après un roman de Morris West. C’est en 1960 que les architectes John Illingworth (créateur de la Sydney-Hobart) et Angus Primrose, dessinent un voilier de croisière rapide de 37 pieds (11,28 m), le Maïca (CM 224).
Ce yacht de course croisière allait être construit en série, à Cherbourg, aux Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), à trente-huit exemplaires, dont Le Loup Rouge, numéro 7 de la série, lancé en 1962 pour le compte d’un entrepreneur Suédois. Il témoigne de ce qui se faisait probablement de mieux en matière de voilier de plaisance au tout début des années 60. Il a été construit en bois moulé (3 couches d’acajou Grand Bassam) suivant une technique issue de l’aéronautiques et de la construction de dragueurs de mines. Sa forme élancée, ses boiseries et son pont en teck marient un design raffiné à des performances exceptionnelles.
L’AMERAMI (Association pour la sauvegarde du patrimoine maritime et fluvial) en a fait l’acquisition en 2017. Le loup Rouge a reçu le label «Bateau d’intérêt patrimonial». Basé à Cherbourg en Cotentin, Le Loup Rouge fait l’objet de travaux d’entretien permanents pour le maintenir en excellent état. Il a gardé une bôme et un tangon en bois verni (spruce). Les gréements dormant (haubans) et courant (drisses et écoutes) sont régulièrement remplacés. Aujourd’hui, il reste onze Maïca qui naviguent en France dont un à Deauville (Calvados).