Les Sables Les Açores Les Sables : Un podium inattendu chez les Série

Par Figaronautisme.com

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© incent Olivaud I SAS 2024

Une fois encore, l’épilogue de l’étape 1 de la Les Sables – Les Açores – Les Sables a prouvé que rien ne se passe jamais comme prévu en course au large. De fait, l’archi favori, Amaury Guérin (996 – Groupe Satov), a été contraint à l’abandon peu après le débordement du cap Finisterre à la suite d’une voie d’eau tandis que Paul Cousin (981 – AFP Groupe Combustibles), Quentin Mocudet (986 – Ascodal / Saveurs & Délices) et Joshua Schopfer (1028 – Mingulay) ont payé cher leur option sud. Ces quatre-là ont ainsi, malgré eux, laissé la porte grande ouverte à la concurrence qui n’a évidemment pas manqué de profiter de l’occasion, à commencer par Antonin Chapot (1043 – Bip Bip). Auteur d’une trajectoire quasi parfaite après le passage de la pointe nord-ouest espagnole, ce dernier a indéniablement frappé un grand coup, bouclant les 1 270 milles de ce premier acte avec une avance de plus de 13 heures sur ses plus proches poursuivants, Cédric Marc (1025 – Casper) et Blaise Ribon (1040 – Corto), que l’on n’attendait pas forcément non plus aussi bien placés.


« Au niveau du DST du cap Finisterre, je pense que certains sont partis un peu trop sud et se sont envoyés dans des conditions trop fortes, notamment au niveau de la mer. De mon côté, j’ai préféré empanner avant », a relaté Antonin Chapot qui s’est, de fait, montré bien inspiré à cet instant de la course car en plus de s’installer aux commandes de la flotte en restant sur une trajectoire assez directe le 22 juillet au soir, il a ensuite régulièrement augmenté son avance. « Quand j’ai entendu à la vacation que j’avais 80 milles d’avance sur le deuxième puis que le lendemain j’en avais même 120, ça a été la surprise. Je n’ai pas du tout compris ce qui se passait. Je pensais que ça allait revenir à un moment, que ça se rééquilibrerait », a détaillé le navigateur qui a préféré, de ce fait, ne plus écouter les classements ensuite. « C’est peut-être une des premières fois en course où je ne me suis jamais vraiment posé de questions de savoir où étaient les autres. Sans doute parce que je ne les voyais pas à l’AIS. Je me suis vraiment focalisé sur moi et sur mon bateau. J’ai fait ma course en faisant abstraction du reste et c’est, je pense, ce qui a marché ! », a ajouté le skipper de Bip Bip, auteur d’un véritable hold-up sur ce premier acte. Rarement dans l’histoire de la course, on a d’ailleurs vu un tel écart entre le premier et son dauphin en bateaux de Série. « Si j’ai mis 60 milles aux autres sur cette étape aller, ils peuvent faire de même sur l’étape retour ! », a déclaré Antonin qui pourrait bien avoir d’ores et déjà plié le match mais qui préfère rester humble et ne pas s’emballer. « Mon objectif initial, c’était de finir dans les cinq premiers. Aujourd’hui, je sais qu’il y a effectivement possibilité de faire mieux », se réjouit néanmoins le marin, déjà vainqueur cette saison de la Roma Barcelona puis de la Roma Per Duo en tandem avec Aglaé Ribon.

La bonne surprise pour les uns, la douche froide pour les autres

S’il n’a pas caché sa stupéfaction concernant sa performance, Cédric Marc et Blaise Ribon, respectivement deuxième et troisième, ne l’ont pas fait non plus à leur arrivée. « C’est exceptionnel ! J’avais entendu à la vacation que j’étais aux avant-postes mais je savais qu’il y avait des options différentes au sein de la flotte et j’étais persuadé, vu les prévisions, que ça passerait au sud. La surprise a donc été totale lorsque j’ai franchi la ligne. J’ai demandé aux personnes qui étaient sur la ligne combien de bateaux étaient arrivés. Elles m’ont répondu qu’il n’y en avait qu’un alors que je pensais vraiment que le Top 10, c’était mort ! », a commenté le skipper de Casper, récent vainqueur de la Calvados Cup 3, super heureux de signer un premier podium sur une grande course. « Finir deuxième, c’est exceptionnel ! Si on m’avait dit ça au début du projet l’année dernière, j’aurais dit « jamais de la vie ! », a commenté le navigateur qui a devancé d’un peu moins de trois heures Blaise Ribon au terme de huit jours et des poussières de mer. « Je n’avais pas écouté les derniers classements. Je ne voulais pas me mettre la pression du résultat », a indiqué de son côté le skipper de Corto. "Ça a évidemment été top de découvrir que je terminais sur le podium de l’étape. La course n’a été que du plaisir ou, disons plutôt que je ne retiendrai que ça. Ça a été riche en apprentissages, en stratégie, en tout… Je suis allé au bout de moi-même, j’ai pris confiance en mon bateau mais aussi en moi. A présent, j’ai hâte de savourer cette escale à Horta mais j’ai également hâte de faire la deuxième étape ! », a terminé l’ingénieur, impatient par ailleurs de faire véritablement les comptes à l’issue de ce premier round après les arrivées des derniers – pas avant mardi soir - et les éventuelles décisions de jury.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…