
La journée de mardi avait commencé dans un silence presque inquiétant. La rade d’Hyères s’était figée au petit matin, miroir parfait d’un ciel sans souffle. Les 729 athlètes engagés ont dû prendre leur mal en patience, contraints à deux longues heures d’attente. Puis, aux alentours de midi, le vent s’était enfin décidé à pointer le bout de ses risées. Une bascule à droite, quelques noeuds gagnés... et l’ouest s’était installé, offrant entre 8 et 12 noeuds. Ce n’était pas la tempête annoncée, mais largement de quoi régater. Toutes les séries - à l’exception des Windfoil femmes et des 49er hommes - avaient pu prendre le départ, parfois jusqu’à la fin du jour. Une journée tactique, subtile... et redoutablement formatrice à la veille d’un mercredi annoncé beaucoup plus tonique.
iQFOiL : Bourgeois reste sur le podium, Mestre impressionne
Les Windfoilers avaient été les derniers à prendre le départ, après de longues hésitations liées aux conditions instables. Les femmes étaient restées à terre, mais les hommes avaient pu s’élancer. L’Australien Grae Morris avait conservé son fauteuil de leader au classement provisoire, tandis que Clément Bourgeois, toujours solide, s’accrochait au podium. Belle opération pour Adrien Mestre, auteur d’une victoire dans sa poule, qui s’était hissé à la 4e place. En revanche, journée plus compliquée pour Louis Pignolet, parti prématurément sous règle noire et pénalisé de trois places.
Formula Kite : Nolot en embuscade, Gomez se rapproche
Le vent tardif n’avait permis qu’une seule manche chez les kitefoilers, mais elle avait suffi à redistribuer les cartes. Lauriane Nolot s’était offert une 3e place et avait gagné des points précieux, grimpant à la 6e place du classement général. Devant, la Chinoise Wan Li s’était imposée, tandis que la Britannique Lily Young et la Polonaise Izabela Satrjan complétaient le podium provisoire. L’étroitesse des écarts entre les sept premières promettait une lutte acharnée dès le lendemain.
Chez les hommes, l’Italien Riccardo Pianosi et le Singapourien Maximilian Maeder étaient restés intouchables. Mais Benoît Gomez, 4e au provisoire, s’était dangereusement rapproché du Grec Kameron Maramenidis : un seul point séparait les deux hommes.
Nacra 17 : Retornaz et Mourniac dans le rythme
Le duo tricolore Tim Mourniac et Aloïse Retornaz avait enchaîné trois courses solides mardi, avec des résultats en progression : 3e, 4e, puis encore une performance constante qui leur avait permis de grimper à la 6e place du classement général. Devant eux, les Italiens Gianluigi Ugolini et Maria Giubelei menaient largement, suivis des Autrichiens Farese/Zöchling. Les jeunes Français Clément Martineau et Théa Lubac, classés 18e, s’étaient dits satisfaits de leur régularité et de leur belle 12e place sur la deuxième course.
ILCA : Une seule manche, des enseignements
Les conditions n’avaient permis qu’une seule course pour les ILCA, mais celle-ci avait été révélatrice. L’Américaine Charlotte Rose s’était montrée très à l’aise et partageait la tête du classement provisoire avec la Danoise Anna Much. Louise Cervera, première Française, pointait à la 15e place et se déclarait globalement satisfaite : « J’ai pris un bon départ, mais je me suis mal positionnée. Ça reste une bonne journée de travail. »
Chez les hommes, Théo Peyre avait vécu une journée difficile, terminant 46e de sa course. Il reculait ainsi à la 10e place au classement provisoire.
470 : Journée d’exception pour les Français
Dans la série des 470, les Français avaient brillé. Lomane Valade et Julien Bunel avaient signé une journée parfaite : victoire sur la première manche, puis une deuxième place sur la suivante. Leur performance les avait propulsés sur le podium provisoire. « On a fait la plus belle journée de notre histoire en 470 », déclarait Bunel, tout en restant prudent pour la suite, sachant que le mistral du lendemain allait bouleverser la donne.
Autre tandem tricolore en forme : Matisse Pacaud et Lucie de Gennes, réguliers et bien inspirés malgré un mauvais départ sur la première manche. Leur 4e place sur la suivante leur avait permis de prendre la 2e place du classement général.
49er FX : Les filles ont fait le show
Pas de courses pour les hommes en 49er mardi, mais les équipages féminins avaient bien animé le plan d’eau. Trois manches avaient été disputées, avec une domination belge signée Isaura Maenhaut et Anouk Geurts (victoires dans la première et la troisième). Les Espagnoles Patricia Suarez et Melania Henke Riera avaient remporté la deuxième. Les Américaines Paris Henken et Helena Scutt s’étaient montrées très régulières, tout comme les Françaises Lara Granier et Amélie Riou, 5e du général.
Le duo Mathilde Lovadina / Lou Berthomieu s’était quant à lui illustré avec une belle 2e place sur la première manche. Enthousiastes et en progrès constants, elles affichaient une belle énergie.
Et maintenant, place au mistral !
Ce mercredi, les conditions météorologiques promettaient un tout autre visage : un mistral puissant, entre 20 et 25 noeuds, était attendu sur Hyères. Après la patience et la finesse tactique du mardi, place à la vitesse, à l’engagement physique, et à des manches qui pourraient rebattre toutes les cartes. Le spectacle s’annonçait grandiose.