
À l’approche de l’ouverture de la saison de pêche aux carnassier, une polémique vient troubler les eaux calmes de nos rivières. L’association Projet Animaux Zoopolis (PAZ) demande l’interdiction de la pêche au vif dans plusieurs départements, notamment en Haute-Garonne et à Lyon. Une prise de position qui fait vivement réagir les fédérations de pêche.
La pêche au vif, une tradition contestée
Attaché à un hameçon, un petit poisson vivant est utilisé pour en attirer un plus gros. Voilà le principe, assez cru, de la pêche au vif. Si cette technique est encore légale en France, elle fait l’objet de critiques de plus en plus appuyées. Pour PAZ, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une forme de cruauté. Dans un communiqué publié mercredi 23 avril, l’association affirme que le poisson utilisé comme appât « agonise lentement et peut mourir d’épuisement des suites des lésions ».Inspirée par les législations en Suisse ou en Allemagne, où la pêche au vif est interdite, PAZ presse désormais les autorités locales françaises de suivre l’exemple. C’est dans le département de la Haute-Garonne que l’association a d’abord lancé sa nouvelle offensive. Elle demande à la préfecture d’interdire la pêche au vif sur les cours d’eau sous sa gestion. Ce n’est pas la première fois que le sujet agite la région : en 2023 déjà, la commune de L’Union avait souhaité un tel bannissement.
Mais du côté des pêcheurs, la pilule passe mal. Jean-Luc Cazaux, président de la Fédération de pêche des Hautes-Pyrénées, dénonce une volonté d’en finir avec la pêche tout court : « Ils prennent tous les arguments possibles pour demander l’arrêt de la pêche, alors qu’ils ne connaissent rien à cette pratique », tonne-t-il dans La Dépêche. Et de relativiser : selon lui, la pêche au vif est déjà très peu pratiquée, et interdite dans le Parc national des Pyrénées. « Pourquoi l’interdire alors qu’il y a si peu de pratiquants ? »
Lyon aussi dans le viseur
Même débat à Lyon, où PAZ demande l’interdiction de la pêche au vif sur le lac du parc de la Tête d’Or. L’association y voit une pratique d’un autre temps : « Les poissons sont transpercés vivants, laissés sans possibilité de fuite face à leur prédateur », déplore-t-elle. Et d’en appeler directement au maire écologiste Grégory Doucet pour faire adopter un arrêté clair et installer une signalétique dissuasive. Malgré un cadre déjà existant depuis 2019, qui impose le relâcher des poissons capturés, PAZ estime que les règles sont trop floues et peu appliquées. « Torturer des animaux n’est ni un sport, ni un loisir », martèle l’association.
Vers une évolution des pratiques ?
Le débat relance une question de fond : jusqu’où faut-il aller pour faire évoluer les pratiques de pêche ? Si la souffrance animale gagne du terrain dans l’opinion, le sujet reste sensible dans les territoires ruraux, où la pêche fait partie du patrimoine et du tissu social. La pêche au vif survivra-t-elle à cette vague de contestation ? En attendant de trancher, pêcheurs et défenseurs des animaux s’observent de chaque rive... en attendant le prochain coup de ligne.
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