
Du début à la fin, de leurs entraînements ensemble cet hiver à leur incroyable ténacité sur l’Océan Atlantique, le duo aura réalisé une prestation de haut vol. Première native de Saint-Barthélemy à disputer la course, Cindy a su se jouer de la pression et résister à tout. Libéré et déterminé, le Breton Thomas André a pu exprimer tout son talent, au point de s’offrir une arrivée forcément mémorable à Saint-Barthélemy. Au terme d’un mano à mano dont ils se souviendront sans doute longtemps, le binôme termine seulement 35 secondes devant Maël Garnier et Catherine Hunt (Selencia - Cerfrance), quatrièmes de la Transat Paprec.
LEUR COURSE EN CHIFFRES
Heure d’arrivée : vendredi 9 mai à 03 h 04 21" (heure locale), 09 h 04 21" (heure de métropole)
Temps de course : 18 jours 29 heures, 02 minutes, 21 secondes
Écart avec le premier : 45 minutes 27"
Écart au précédent : 02 minutes 46 secondes
Distance parcourue sur l'orthodromie : 3864.22 milles nautiques
Distance parcourue sur le fond : 4319.34 milles nautiques
Vitesse moyenne (sur l’orthodromie) : 8,55 noeuds
Vitesse moyenne (sur le fond) : 9,56 noeuds
LEUR COURSE DÉCRYPTÉE. Stars à domicile
« Ils font une course incroyable », assure Armel Le Cléac’h, double vainqueur de la Transat Paprec. « On a fini par être de moins en moins surpris », s’amuse Francis Le Goff. Et voici la surprise du chef, le tube de l’été, la sensation du moment. L’issue est d’autant plus belle que peu d’observateurs l’avaient prédit. À l’origine de cette histoire, il y a un rêve : celui de Cindy Brin, monitrice de voile à Saint-Barthélemy, personnalité appréciée de l’île qui permet à tant de jeunes de se tourner vers la mer, de disputer « le challenge de sa vie ».
Un duo qui participe à la fierté des territoires
Mais la mère de famille ne souhaite pas faire de la figuration. Alors rien n’est laissé au hasard. Éric Péron, qui a lui-même porté les couleurs de Saint-Barth lors d’éditions précédentes de la Transat Paprec, se décide à lui donner un coup de main. Ils trouvent un bateau, établissent un programme d'entraînement pendant l’hiver et s’accordent sur un co-skipper. Ce sera Thomas André qui a fait ses gammes en Mini et rêve désormais de s’aguerrir en Figaro. Il est aussi le seul à défendre la langue bretonne, qu’il parle couramment, et se fait une joie que leur duo contribue à la fierté des territoires de départ et d’arrivée.
Dès le top départ, l’émotion des « au revoir » est convertie en une incroyable envie. Cap St Barth est même en tête de l’exigeant parcours côtier. Dixièmes au Cap Finisterre, ils sont cinquièmes à La Palma avant de s’insérer parmi le trio de tête avec Wings of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois) et Skipper Macif (Charlotte Yven et Hugo Dhallenne). Le temps passe et Cap St Barth est toujours là, désormais perçu comme un candidat sérieux à une place d’honneur. Après l’incertaine bataille de la fin de course, Cindy et Thomas terminent finalement troisièmes de cette édition, 35 secondes devant le quatrième, et peuvent savourer l’incroyable accueil que vont leur réserver tous les habitants de Saint-Barthélemy.
*avant jury