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L’équipe de France a remporté le titre mondial junior derrière lequel elle courrait depuis très longtemps. Vice-champions en 2014 et 2015, les Français ont été sacrés à Saõ Miguel, ce dimanche. Thomas Debierre remporte la médaille d’or en cadets et Colin Doyez est en bronze en junior. La France repart de plus de l’archipel portugais avec le titre de vice-championne du monde en relais.
Tout proche du titre en 2014 en Equateur et en 2015 en Californie, la France a tenu son rang durant les neuf jours de compétition et n’a pas cédé à la pression d’aller chercher le trophée d’équipe numéro un mondiale dans le money time dominical. Comme un bulldozer « Cette équipe est un bulldozer ! On va tous ensemble aller jusqu’au bout ! » n’ont cessé de répéter les coaches dans leur causerie, tous les soirs à l’hôtel. Avec cinq surfeurs en demi-finales lors de la dernière journée, la France avait viré en tête au classement général samedi soir. Mais pouvait tout aussi bien s’effondrer et finir 5e. Passés en mode guerrier, les surfeurs français, portés par un esprit d’équipe incroyable, la fierté de porter le maillot tricolore et une bonne étoile, sont allés à la bataille face aux Australiens et Hawaïens, les deux principaux rivaux dans la lutte pour le titre. Trois finalistes tricolores La victoire du Guadeloupéen Thomas Debierre en cadet, la médaille de bronze du Réunionnais Colon Doyez en junior, et la place de finaliste de Juliette Brice (4e) en junior filles, ont permis au clan tricolore de conserver le leadership qui pouvait leur filer sous la planche. La tradition guadeloupéenne Debierre a fait perdurer la tradition guadeloupéenne de rentrer des Mondiaux avec un titre individuel. Succédant ainsi à Léo -Paul Etienne en 2014 et Tessa Thyssen en 2015. En finale, ses deux premières vagues, prises très rapidement, l’ont mis devant ses adversaires. Un énorme backside sur une grosse gauche (6,67) puis un incroyable reentry sur une droite (5,83). Deux vagues, deux manoeuvres, deux scores : de l’or ! Le titre par équipes s’est joué au buzzer Après neuf jours de compétition, tout s’est finalement joué sur la dernière vague de la dernière finale. A 20 secondes du buzzer, Colin Doyez, quatrième de la finale U18, a trouvé une ouverture pour passer deux petites manoeuvres et récolter 3,83 pas. Suffisant pour doubler l’Australien Harley Ross de 0,66 point et permettre aux Bleus de brandir le trophée. Évidemment, toutes le vagues, tous le points des douze athlètes sélectionnés ont compté dans ces championnats. Mais ce final à suspense donne une dimension supplémentaire et, surtout, apporte une reconnaissance totale du monde du surf. Tahiti prend la 8e place Elle aussi en finale (U18), Juliette Brice n’a jamais trouvé les vagues pour s’exprimer. Après s’être fait très peur en demis, et être passée juste devant sa compatriote Nina Reynal, Brice a trop souvent chuté pour espérer faire mieux que 4e, quand bien même un petit score (3 points) lui aurait permis de monter sur le podium. Nous n’oublierons pas non la très belle performance de nos amis de Tahiti qui ont été exemplaires et qui finissent à la 8e place au classement général, avec la médaille d’argent de Vahine Fierro chez les filles U18. Avec 39 équipes engagés et 370 compétiteurs, record battu, ces Mondiaux ont été le plus relevés et les plus disputés. Et à la fin du bal, c’est la France qui régale ! Réactions Thomas Debierre (champion du monde cadets) « J'arrive à peine à me rendre compte que j'ai gagné. Quand je suis sorti de l'eau, je n'étais pas sûr d'avoir gagné car je n'entendais pas bien les scores. Je les ai vus entrer dans l’eau et venir vers moi (les autres Français, ndlr), et je me suis dit que c’est bon, ça y est, je suis champion du monde, c'est le plus beau jour de ma vie. Je suis juste trop content. Je me suis bien échauffé, je savais qu’il fallait tenir une grosse manoeuvre, être solide sur ces jambes. Avec un turn, je pouvais avoir les scores. Quand je suis rentré dans l’eau, je me suis dit, rien à perdre, je me fais plaisir. J’embrasse tous mes amis, ma famille, merci pour tout le soutien. C’est un rêve qui se réalise. Je pense à eux tous ! » Patrick Florès (entraîneur national) « Depuis la création de la fédération, on attendait un titre mondial par équipes en surf. C’est mon huitième championnats du monde. On s’est battu. On a fait deux fois vice-champions du monde. Ça devenait lourd de ne pas atteindre ce Graal, ce but ultime. On a mis les moyens, on a mis une école de surf à la française avec des stages à l’étranger, des formations de coaches, des jeunes qui nous suivent avec des coaches qui viennent du privé, on essaye d’être au plus proche des clubs au travers de nos clubs. C’est très fort. Personnellement, je sors de plusieurs années très difficiles à la Réunion et j’arrive avec deux Réunionnais dans cette équipe, qui sont les enfants de ce programme de sécurisation mis en place. j’ai toujours voulu ce titre pour le juniors. En Open, on l’aura un jour car on fait partie des meilleurs mondiaux. En junior, c’est la consécration ! Ce sont des années de travail, de sacrifices, je suis bénévole pour donner le moyens à la fédération d’avoir le moyens d’y arriver. Tous ces jeunes sont issus de notre formation. Je sentais qu’on allait gagner. On a amené tellement de jeunes dans le top 10 de ces championnats. Quel tir groupé ! La France, petite nation, est devant l’Australie et Hawaii. C’est très fort ! Surtout à quatre ans des Jeux Olympiques de Tokyo. Etre champion du monde l’année de l’entrée du surf aux JO est incroyable. Ça motive tout le monde. A commencer par les jeunes qui ont des étoiles dans les yeux. Ça va montrer à tout le monde que le surf est un sport professionnel, formateur, qui donne des valeurs à nos jeunes et un sport qui pourra ramener des médailles des Jeux. L’an prochain, on aura les World Surfing Games en France. On mérite de les gagner. On a déjà été deuxièmes et troisièmes. On a montré qu’on avait la place sur le podium avec la médaille d’or autour du cou. J’invite tout le monde du surf français à venir nous rejoindre sur Biarritz. Ça va être, là aussi, une belle fête ! »