
Un secret bien gardé des pêcheurs sportifs
Encore largement méconnues du grand public, Acklins et Crooked sont pourtant une référence chez les pêcheurs chevronnés. Ici, pas de ports de plaisance bondés ni de marinas animées : seulement quelques lodges rustiques - comme le Crooked & Acklins Trophy Lodge, petite structure spécialisée qui accueille les pêcheurs venus du monde entier - et une atmosphère profondément tournée vers la nature.
Le cadre est unique : des kilomètres de flats - ces hauts-fonds peu profonds aux eaux limpides -, des lagons turquoise à perte de vue, des mangroves tranquilles et des chenaux abrités, autant d’environnements parfaits pour traquer les espèces emblématiques des Bahamas.
Le bonefish : roi des flats
Le bonefish est la star incontestée des lieux. Ce poisson fuselé, vif comme l’éclair, se confond avec le fond sablonneux grâce à ses écailles translucides. Pêcher le bonefish à la mouche est un art délicat, presque zen : il faut savoir le repérer - ce qui nécessite souvent l’oeil expert d’un guide local - puis l’approcher avec précision, discrétion et patience. La sensation lorsqu’il mord à l’hameçon est brève mais intense : il file aussitôt, libérant une énergie surprenante pour sa taille.
La technique est souvent pratiquée à pied, debout dans l’eau peu profonde, canne en main, ou à bord d’un skiff à fond plat. L’absence de pollution sonore, la pureté de l’eau, et la beauté sauvage du décor ajoutent une dimension presque spirituelle à l’expérience.
Tarpon, permit, barracuda : les trophées des passionnés
Mais Acklins et Crooked ne s’arrêtent pas au bonefish. Les pêcheurs les plus ambitieux viennent aussi affronter d’autres espèces de renom :
o Le tarpon, puissant et spectaculaire, qui peut atteindre plus d’un mètre cinquante ;
o Le permit, très méfiant, considéré comme l’un des poissons les plus difficiles à prendre à la mouche ;
o Le barracuda, rapide et agressif, souvent repéré dans les chenaux ou près des récifs ;
o Sans oublier le snook ou le jack crevalle, qui ajoutent de la variété et de la technicité aux sessions.
La pêche dans cette région est presque exclusivement pratiquée en catch and release, afin de préserver les populations et l’équilibre fragile de l’écosystème local. Les guides certifiés, souvent natifs des îles, partagent avec passion leur connaissance du terrain et assurent une pratique respectueuse.

Un environnement naturel exceptionnel
Acklins et Crooked bénéficient de deux aires protégées depuis 2015 :
o La South East Bahamas Marine Managed Area, couvrant un vaste périmètre marin peu fréquenté, riche en coraux, herbiers et faune sous-marine ;
o Le Bight of Acklins National Park, zone centrale où les conditions sont idéales pour la pêche à la mouche, mais aussi pour observer les oiseaux et les dauphins.
La faible densité de population, l’absence de constructions massives, et le climat stable en font un site rare pour les amoureux de nature et de silence.
Si la pêche reste l’attraction principale, les îles conservent un mode de vie paisible et chaleureux. À Crooked Island, quelques bars comme le Tiger Bar ou le Bloom of the Valley accueillent les pêcheurs en fin de journée, dans une ambiance familiale. Les villages de True Blue, Cripple Hill ou French Wells reflètent une vie simple, centrée sur la mer, la pêche artisanale, et les traditions locales.
Acklins et Crooked ne s’adressent pas aux amateurs de tourisme balnéaire classique. Elles séduisent plutôt les pêcheurs aguerris, les naturalistes et ceux qui recherchent l’authenticité avant le confort. Le luxe ici, c’est le calme absolu, les levers de soleil sur les flats encore vierges, et l’adrénaline d’une prise après une longue attente.
Un véritable retour à l’essence de la pêche, dans l’un des derniers sanctuaires marins des Bahamas.

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