Adopter les écogestes en mer

Rejets
Il est impératif de ne rejeter aucun déchet, qu’il soit solide ou liquide, en mer comme sur le littoral. Les déchets plastiques, les emballages alimentaires ou encore les restes de repas peuvent avoir des conséquences durables sur les écosystèmes marins. À bord, il est conseillé de bien organiser la gestion des déchets : séparer les matières organiques des emballages recyclables, utiliser des sacs étanches ou des bacs de tri, et prévoir un lieu de stockage adapté, protégé du vent et des embruns. Même les déchets biodégradables, comme les épluchures, ne doivent pas être jetés à la mer : ils peuvent perturber les chaînes alimentaires locales et favoriser la prolifération d’espèces opportunistes. Il est également important de s'assurer que les eaux noires (eaux usées issues des toilettes) soient stockées dans des réservoirs spécifiques et vidangées uniquement dans des installations portuaires prévues à cet effet.
Vie à bord
Le quotidien à bord d’un bateau impose certaines précautions, en particulier concernant les objets personnels. Il est recommandé d’utiliser des sacs souples comme des sacs de sport, plus faciles à ranger dans des espaces confinés, et moins susceptibles d’être emportés par le vent. Les objets légers comme les casquettes, lunettes de soleil ou vêtements doivent être solidement rangés ou attachés lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Une vigilance constante est nécessaire pour éviter les chutes accidentelles à la mer, qui peuvent non seulement occasionner des pertes mais également entraîner des pollutions (plastiques, métaux, teintures...). L’adoption de gestes simples et anticipés contribue à une navigation plus sûre et respectueuse de l’environnement.
Au mouillage
Le choix de la zone de mouillage doit toujours se faire en fonction de la nature du fond marin. Il est fortement recommandé de privilégier les zones sableuses de couleur claire, facilement identifiables à l’oeil nu ou grâce à une carte bathymétrique. Éviter absolument de jeter l’ancre sur les herbiers marins, comme la posidonie en Méditerranée, est essentiel : ces plantes jouent un rôle fondamental dans l’équilibre des milieux côtiers, notamment en produisant de l’oxygène et en servant d’abri à de nombreuses espèces. Leur arrachage, souvent irréversible, est causé par l’ancre et la chaîne si elles traînent sur le fond. Pour limiter l’impact, il est recommandé d’utiliser un orin, qui permet de relever l’ancre à la verticale sans la faire glisser, et d’adapter la longueur de chaîne à la profondeur et au vent prévu.
Huiles solaires
Les huiles solaires classiques, bien qu’efficaces pour la peau, posent un réel problème pour le milieu marin. Elles créent un film à la surface de l’eau qui réduit le passage de la lumière et peut gêner la photosynthèse du phytoplancton et des plantes sous-marines. Pour limiter cet impact, il est préférable de choisir des laits solaires, moins gras, ou des produits éco-labellisés, spécifiquement conçus pour une utilisation en milieu marin. Se couvrir avec des vêtements anti-UV ou s’exposer de manière raisonnée permet aussi de réduire l’usage de crème. Une attention particulière doit être portée aux enfants et aux personnes à la peau sensible, sans compromettre la protection de l’environnement.
Consommation d’eau
L’eau douce est une ressource précieuse à bord, souvent embarquée en quantité limitée. Il est donc essentiel d’en faire un usage raisonné. Pour la vaisselle, privilégier un lavage rapide à l’eau claire, avec une éponge adaptée, en limitant le recours aux produits détergents. Lorsque ceux-ci sont nécessaires, mieux vaut opter pour des produits d’origine végétale, biodégradables, sans phosphates ni parfums de synthèse. La même règle s’applique aux produits utilisés pour la toilette : un savon neutre ou un shampoing solide adapté à la navigation est préférable. Chaque geste compte, d’autant plus que les eaux rejetées peuvent facilement rejoindre la mer sans être traitées.
Carénages
Le carénage, opération qui consiste à nettoyer et entretenir la coque d’un bateau, peut générer des déchets nocifs pour l’environnement. Cette opération doit toujours être réalisée dans des zones portuaires équipées pour la collecte et le traitement des résidus (peintures, algues, poussières, eaux souillées). Il est essentiel de ne jamais procéder à un carénage sauvage sur une plage ou une cale non aménagée. De préférence, privilégier le nettoyage mécanique de la coque : brossage manuel, sablage, grattage... L’utilisation de peintures antifouling, bien qu’encore courante, doit être limitée car ces revêtements contiennent des biocides qui se diffusent dans l’eau et affectent les organismes vivants. De nouvelles solutions plus respectueuses de l’environnement se développent, notamment les films adhésifs ou les peintures non toxiques à base de silicone.
Poste à essence
Le ravitaillement en carburant est un moment critique pour la protection des eaux portuaires. Il est préférable d’effectuer cette opération sur un quai aménagé, en utilisant un entonnoir large et stable pour éviter les débordements. Il est conseillé de surveiller en permanence le niveau de remplissage afin de prévenir tout écoulement accidentel. Dans les cales, des feuilles absorbantes spécifiques peuvent être disposées pour capturer les hydrocarbures tout en laissant passer l’eau. Ces feuilles doivent être régulièrement changées et déposées en déchetterie ou dans un point de collecte du port. En cas de déversement accidentel, il est important de le signaler rapidement aux autorités portuaires pour que des mesures soient prises immédiatement.
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