Hiva Oa, « le jardin des îles Marquises »

Une île sculptée par la nature et les traditions
Vue depuis la mer, Hiva Oa se dévoile à travers ses reliefs escarpés, ses falaises abruptes et ses plages de sable noir bordées d’une végétation tropicale dense. L’arrivée en bateau dans la baie d’Atuona, principale porte d’entrée de l’île pour les plaisanciers, offre un spectacle saisissant. Protégée par une jetée et relativement bien abritée des houles, cette baie constitue un mouillage apprécié, bien que l’ancrage y soit parfois remuant en raison de la houle de sud-est.
Derrière ce premier panorama s’étendent des vallées profondes, où l’on découvre une végétation luxuriante et une culture marquisienne encore bien vivante. C’est dans l’une d’elles, sur le site de Me’ae Iipona, que se dresse le tiki Takai’i, haute statue de pierre de 2,6 mètres, considérée comme la plus grande de Polynésie française. L’île abrite aussi de nombreux pétroglyphes, plateformes cérémonielles et vestiges lithiques disséminés dans la forêt, notamment du côté de Taaoa, une zone accessible après une navigation côtière vers le sud-ouest.
Les navigateurs qui s’aventurent le long du littoral d’Hiva Oa peuvent aussi découvrir des criques peu fréquentées, propices à la baignade, à l’observation sous-marine ou à une pause dans un cadre isolé. Les conditions de mouillage étant parfois techniques, notamment en dehors d’Atuona, la prudence est de mise pour qui souhaite explorer les environs par la mer.
Gauguin et Brel, deux figures emblématiques de l’île
L’intérêt de Hiva Oa ne se limite pas à ses paysages. L’île est profondément marquée par les figures de Paul Gauguin et Jacques Brel, tous deux venus y chercher, chacun à leur manière, un refuge loin du tumulte occidental. L’un s’y installe en 1901 (et non 1910), l’autre en 1975. Le cimetière du Calvaire, qui surplombe la baie de Taaoa, accueille leurs tombes dans un décor simple et apaisé.
Paul Gauguin, fasciné par la culture marquisienne, y a produit certaines de ses oeuvres les plus emblématiques. Il laisse derrière lui une maison reconstruite à l’identique - La Maison du Jouir - et un petit musée dédié à son travail et à son séjour polynésien. Jacques Brel, quant à lui, s’y installe avec son avion Jojo, avec lequel il rendait de précieux services aux habitants isolés des Marquises. Un espace lui est aujourd’hui consacré dans le centre culturel d’Atuona.
Un détour à la voile pour une escale hors du temps
Si l’on y accède aujourd’hui principalement par avion via Tahiti ou Nuku Hiva, les plaisanciers au long cours incluent souvent Hiva Oa dans leur traversée du Pacifique. L’île constitue en effet l’un des premiers points d’entrée en Polynésie pour ceux qui viennent de Panama ou des Galápagos. Une fois à terre, les escales s’étirent souvent, portées par la gentillesse des habitants, la beauté des paysages et le sentiment d’isolement qui règne ici.
À Hiva Oa, la navigation prend une autre dimension. Loin des circuits classiques, elle ouvre la voie à une exploration patiente, rythmée par les marées, les rencontres et le respect d’une nature restée intacte.
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