Surfer le mascaret du canal de Carentan

Glisse
Par Figaronautisme.com

Le mascaret est un phénomène hydrodynamique impressionnant : il s’agit, dans les termes scientifiques, d’un ressaut de marée, provoqué par l’onde de la marée montante s’engouffrant dans un estuaire ou un fleuve. Mais pour les amateurs de glisse, comme le surfeur Antony Colas qui l’a expérimenté une fois, cela devient une véritable vague surfable, s’étirant sur plusieurs kilomètres, presque irréelle tant elle semble hors du temps.

La Baie des Veys est un large estuaire où se jettent quatre fleuves qui irriguent les marais du Bessin et du Cotentin : la Douve et la Taute près de Carentan, la Vire et l'Aure à Isigny-sur-mer. ©Antony Colas
Le mascaret est un phénomène hydrodynamique impressionnant : il s’agit, dans les termes scientifiques, d’un ressaut de marée, provoqué par l’onde de la marée montante s’engouffrant dans un estuaire ou un fleuve. Mais pour les amateurs de glisse, comme le surfeur Antony Colas qui l’a expérimenté une fois, cela devient une véritable vague surfable, s’étirant sur plusieurs kilomètres, presque irréelle tant elle semble hors du temps.

Ce spectacle rare peut être observé à différents endroits en France, notamment dans la Baie des Veys, située dans la Manche, en Normandie. Cette large embouchure maritime, encadrée par les plages historiques du Débarquement - Utah Beach et Omaha Beach - constitue un terrain idéal pour la formation d’un mascaret. Quatre cours d’eau y convergent : la Douve, la Taute, la Vire et l’Aure, alimentant les vastes marais du Bessin et du Cotentin.
Lorsque les coefficients de marée dépassent les 100, un mascaret discret mais bien réel s’invite dans chacun de ces fleuves. Celui du canal de Carentan, quant à lui, se distingue par sa longueur et sa régularité : une déferlante d’environ quatre kilomètres, durant une vingtaine de minutes, avec une vitesse moyenne de 12 km/h. Ce n’est pas un mascaret spectaculaire par sa hauteur, mais il séduit par sa persistance et son élégance fluide.

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Le canal de Carentan, dans la Baie des Veys, voit déferler un mascaret furtif et discret, mais qui s'étend tout de même sur quatre kilomètres, à une vitesse de douze km/h.© Antony Colas

Un mini-mascaret discret mais régulier
Lorsque les coefficients de marée dépassent les 100, un mascaret discret mais bien réel s’invite dans chacun de ces fleuves. Celui du canal de Carentan, quant à lui, se distingue par sa longueur et sa régularité : une déferlante d’environ quatre kilomètres, durant une vingtaine de minutes, avec une vitesse moyenne de 12 km/h. Ce n’est pas un mascaret spectaculaire par sa hauteur, mais il séduit par sa persistance et son élégance fluide.
Le canal de Carentan, creusé sous Napoléon au XIXe siècle, mesure six kilomètres de long. Il agit comme une véritable chambre de résonance pour la marée. Large d’environ 100 mètres et profond de 80 centimètres à marée basse, il canalise l’onde montante et crée un mascaret miniature mais stable. L’effet visuel est particulièrement séduisant devant le port de Brévands, considéré comme l’un des meilleurs points de vue pour observer le phénomène. Là, la vague s’étire doucement, dessinant une nappe ondoyante sur l’eau qui avance avec calme et régularité.

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Le mini-mascaret est accompagné d'une jolie nappe de marée. Pour l'observer, le meilleur endroit est le Port de Brévands.© Antony Colas

Un parcours d’eau étonnant, entre écluse et marais
Dix minutes après avoir été visible à Brévands, le mascaret atteint l’écluse du Haut-Dick, à Carentan. Là, il se brise violemment contre les portes, dans une dernière poussée spectaculaire. Mais ce n’est pas la fin du voyage. Le flot se divise ensuite entre la Douve et la Taute, générant un micro-train de vagues qui continue sa progression. Sur la Douve, il atteint les Portes à flots de la Barquette à deux kilomètres ; sur la Taute, il se prolonge jusqu’au barrage de la N13, 700 mètres plus loin. Ces portes ont une fonction cruciale : elles se ferment automatiquement pour empêcher l’eau salée d’envahir les terres agricoles environnantes.

L’idéal pour profiter pleinement du mascaret est de l’observer d’abord à Brévands, où l’on bénéficie d’une vue dégagée et panoramique, puis de se rendre rapidement à l’écluse pour une deuxième observation, plus intense, alors que la vague s’écrase et se disperse. Le phénomène se produit généralement deux heures avant la pleine mer, le matin et le soir, selon le calendrier des marées.

Caractéristiques de la zone

Marnage Vives-eaux : 7 m (Carentan)

Longueur de la rivière : 40 km (Taute), 79 km (Douve)

Débit moyen : 3.5 m3 /sec (Taute), 9.5 m3 /sec (Douve)

Bassin versant : 1034 km 2 (Taute), 1468 km (Douve)

Latitude : 49° N

Longueur de l’estuaire (Baie) : 5 km

Ouverture de l’estuaire (Baie) : 6 km

Longueur du mascaret : 4 km

Heures de passage grands marnages : 07h - 09h et 19h - 21h (Carentan - 1h en hiver)

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En général, le mascaret se déroule le soir et le matin, deux heures avant la marée haute.© Antony Colas

Spectacle naturel discret mais magique, le mascaret du canal de Carentan invite à une redécouverte poétique du rythme des marées. Entre science et émerveillement, il offre une expérience unique à ceux qui prennent le temps de le guetter.

Pour tout savoir sur les horaires des marées et les informations météo du port de Carentan, et avant de monter sur votre planche, pensez à consulter les prévisions sur METEO CONSULT Marine et à télécharger l'application mobile gratuite Bloc Marine.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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