Météo Transat Paprec : bulletin METEO CONSULT du jour
Situation générale
Ce mardi, le flux se renforce nettement entre l’anticyclone à 1030 hPa et la dépression au large du Portugal avec le passage d’un front froid. Alizé tonique de nord-est entre les Canaries et le Cap-Vert.
Mercredi, dépression active à 998 hPa au nord de Madère avec un régime d’alizés faiblissant au large des Canaries, mais toujours actif au large du Cap-Vert.
Jeudi, régime d’alizés toujours présent au large du Cap-Vert, d’est-nord-est, avec l’anticyclone à 1025 hPa sur l’atlantique qui se déplace un peu plus au sud.
Conditions météo en mer pour la Transat Paprec
Ce mardi matin à 7h, l’ensemble de la flotte s’est lancé dans la course à l’Atlantique avec un début de traversée prometteur sous un régime d’alizés bien établi et actif d’une vingtaine de noeuds. Malheureusement, le duo Arno Biston et Vittoria Ripa Di Meana sur Article1 a décidé d’abandonner après une escale technique sur l’île de Tenerife, leur second spinnaker s’étant déchiré en cours de nuit. Ils ont en effet constaté qu’aucune réparation n’était possible avant mercredi. Ils pourraient repartir pour la métropole dès la fin de semaine. Désormais, les marins ne sont plus que 18 duos en course avec tous l’envie d’arracher la victoire, et tout est encore possible à ce stade. Et pour cause, les 13 premiers concurrents de la course se tiennent à moins de 50 milles, avec une compétition très palpitante. Ce n’est donc pas le moment de flancher même si la fatigue commence à se faire ressentir. Il faudra à tout prix rester concentrés pour ces prochains jours sur une route qui ne s’annonce pas de tout repos. Le duo de tête, Charlotte Yven/Hugo Dhallenne sur Skipper Macif ne se détache que très peu et le classement est serré. La plupart sont pour le moment dans un mouchoir de poche, choisissant la même route en naviguant entre 10 et 15 noeuds un peu au sud de la route directe.
Mardi 29 avril
Ce mardi, l’alizé reste tonique, et même puissant sur la route des skippers, surtout sur la partie sud de la route directe vers Saint-Barthélemy (d’où le choix sud des marins), grâce au passage d’un front froid qui va redynamiser ce régime, prenant encore de la droite progressivement. Il faudra être stratégique pour trouver le bon compromis entre vitesse et choix du parcours, le tout dans des conditions qui seront musclées pour nos concurrents, ce qui mettra leurs nerfs à rude épreuve dans le grand large de l’Atlantique. A ce stade, la flotte naviguera au large de l’Atlantique à grande vitesse sous un alizé d’une vingtaine de noeuds (20 à 25 noeuds), ponctuellement à 26-28 noeuds. Les skippers devront effectuer plusieurs empannages pour maximiser la vitesse, tout en restant le plus confortable possible. Globalement, ils resteront tribord amure dans ce régime d’est-nord-est. Ils devraient même choquer un peu leur voile pour tenir ce rythme effréné. Ce sera également le moment pour nos concurrents de réfléchir à leur stratégie pour les jours suivants avec un affaiblissement du régime d’alizés attendu pour ce week-end finalement, à l’approche progressive de Saint-Barthélemy.
Mercredi 30 avril
Mercredi, une dorsale anticyclonique devrait progressivement gonfler au nord de la route directe vers l’arrivée. C’est en effet une dépression qui va descendre bas en latitude au large du Portugal qui va légèrement couper en partie le régime d’alizés, puisque l’afflux d’air sur la partie droite de l’anticyclone sera amoindri. C’est à ce moment-là que nos skippers devront prendre une décision sur la stratégie à adopter pour la suite de la course. Pour les plus rapides de la flotte, ce régime d’alizés restera encore bien établi (d’environ 18 à 20 noeuds) en cours de journée de mercredi près de la route directe, de quoi encore profiter de grapiller quelques milles, sans forcément faire un détour important vers le sud. Cet alizé prendra encore un peu de droite, avec un flux quasiment plein est. Pour ensuite garder de l’air et du portant sous ce régime d’alizés, il faudra bifurquer doucement vers le sud-ouest pour essayer de contourner l’influence grandissante de l’anticyclone plus au nord et donc de l’affaiblissement des alizés attendu sur la route directe au cours des jours suivants. La compétition sera charnue avec plusieurs stratégies qui verront le jour, entre détour de plusieurs centaines de milles pour garder de la vitesse, ou prendre le risque de perdre beaucoup de pression en prenant une route directe.
Jeudi 1er mai
Jeudi, la bonne stratégie pour nos marins semblerait être de garder une route plus sud, afin de conserver un régime d’alizé encore établi pour cette journée. Plus les concurrents seront en retard par rapport au duo de tête, plus ils devront détourner leur route par le sud. C’est au niveau de la latitude du Cap-Vert que ces alizés resteront modérés de 15 à 20 noeuds, de secteur est. Pour les marins qui choisiront cette option, ils pourront encore avancer de manière satisfaisante, bâbord amure. Pour les retardataires, ils pourront moins profiter de ce régime encore assez actif, et se retrouveront probablement sous un régime d’alizés un peu plus faible, dans un secteur d’est-nord-est avec du portant. Ces alizés prendront encore un peu de droite au fil des heures, pour arriver dans un flux d’est-sud-est en fin de journée de ce jeudi. Pour les marins continuant leur route vers le sud-ouest par rapport au transect, ils risqueront d’avoir le vent légèrement au travers. Un véritable affaiblissement du vent devrait donc se produire pour la fin du week-end où les marins perdront progressivement de la pression. Il faudra donc d’ores et déjà anticiper les prochaines stratégies de course. Heureusement, ils auront encore le temps à ce stade de peaufiner leur trajectoire, l’affaiblissement étant repoussé et amoindri.
Vendredi 2 mai
Les conditions risquent de devenir plus faibles à partir de cette date. En s’approchant des Antilles, le régime d’alizés devrait faiblir à cause d’une molle positionnée au nord-est de Saint-Barthélemy. Le régime d’alizés devrait continuer à prendre graduellement de la droite à l’approche de la dorsale près des Antilles, où le flux passerait au secteur sud-est d’environ 10 à 14 noeuds. Les skippers auront le vent au travers sur cette partie de la course, où leur chemin devrait toujours se diriger vers le sud des Antilles par le sud de la route directe. Certains choisiront de prendre une route encore plus sud et moins directe afin d’espérer garder plus d’air, tandis que d’autres feront le choix de garder une route plus directe mais avec la menace de se retrouver dans un trou d’air, et d’avancer bien moins vite près de la molle. Le régime d’alizés continuera de faiblir pour le week-end à l’approche de la molle, où les marins ne seront pas au bout de leurs peines. Même si l’échéance est encore lointaine. Une arrivée à Saint-Barthélemy est possible aux alentours du 9-10 mai.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site https://marine.meteoconsult.fr
Cyrille Duchesne, météorologue La Chaîne Météo / METEO CONSULT
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