Fayoum Oasis : trésor égyptien méconnu

Wadi El Rayan : des chutes d’eau en plein désert
Au coeur de la réserve naturelle de Wadi El Rayan, deux lacs d’eau douce artificiels communiquent par une série de cascades étonnantes. C’est là, au creux du désert, que se trouvent les plus grandes chutes d’eau d’Égypte. Elles ne rivalisent pas en puissance avec celles d’Afrique centrale, mais leur existence dans un paysage aussi aride relève du miracle. En haut, la vue peut sembler banale. C’est depuis le bas que leur beauté se révèle vraiment : l’eau dévale lentement les roches calcaires, formant des bassins naturels propices à une pause fraîcheur.
Des locaux s’y baignent volontiers ou installent leur pique-nique à l’ombre des falaises. L’endroit est particulièrement fréquenté les week-ends, ce qui peut atténuer le charme de la visite. Pour profiter du site en toute quiétude, mieux vaut privilégier les jours de semaine, où le désert retrouve son silence d’origine.
Wadi Al Hitan : un voyage au temps des baleines
À environ 40 kilomètres au nord-ouest du Wadi El Rayan se cache l’un des sites paléontologiques les plus spectaculaires du pays : Wadi Al Hitan, la "vallée des baleines". Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005, cette plaine désertique était autrefois recouverte par une mer tropicale. Aujourd’hui, des centaines de fossiles affleurent à la surface du sol : squelettes entiers de baleines primitives, dents de requins, vertèbres géantes, côtes impressionnantes... Tous sont restés figés là, comme abandonnés par le temps.
La balade entre les fossiles, parfaitement balisée, laisse une impression irréelle. Certains ossements font plusieurs mètres de long. Loin d’un musée classique, le site est une immersion à ciel ouvert dans l’histoire de la Terre, vieille de 40 millions d’années. Le musée des fossiles et du changement climatique complète la visite. Construit en pierre locale et partiellement enterré, il épouse les formes du désert et évoque les architectures imaginaires des films de science-fiction.
Le lac Qarun, un paradis pour les oiseaux
À l’est du Fayoum, le lac Qarun s’étend sur plus de 200 km2. Ce vaste plan d’eau salée est ce qui subsiste de l’ancien lac Moeris, connu depuis l’Égypte antique. Alimenté par le canal Bahr Yussef, il joue un rôle écologique crucial dans la région. Bien que sa teneur en sel empêche la baignade, il est devenu une escale privilégiée pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs.
Chaque année, plus de 80 espèces différentes s’y arrêtent : flamants roses, canards pilets, hérons, sternes, faucons... L’observation ornithologique y est réputée dans tout le pays, notamment entre novembre et mars. La présence de la gazelle à cornes fines, espèce menacée, atteste aussi de la richesse de l’écosystème environnant. Plusieurs postes d’observation permettent d’admirer la faune sans la déranger.
Les abords du lac, eux, sont parsemés de petits villages agricoles, d’oliveraies et de champs d’artichauts. On y croise souvent des pêcheurs, parfois encore sur des embarcations traditionnelles en bois, et des scènes rurales figées dans le temps.
Une Égypte insoupçonnée
Visiter le Fayoum, c’est s’offrir un face-à-face avec une Égypte méconnue : une terre où le désert dialogue avec les eaux anciennes, où les traces de vie préhistorique croisent les oiseaux migrateurs, et où le silence en dit souvent plus que les mots. À seulement 100 kilomètres du Caire, cette oasis encore préservée propose une forme de déconnexion rare. Pour une journée ou pour tout un week-end, elle promet une expérience riche, authentique, et souvent inoubliable.
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