Entre spots mythiques et découvertes plus au sudLe royaume chérifien a toujours eu un certain magnétisme. Mais ce qui était autrefois un refuge confidentiel pour quelques baroudeurs à la recherche de point breaks parfaits devient aujourd’hui une scène surf à part entière, portée par une nouvelle génération de surfeurs locaux et par une infrastructure qui s’est professionnalisée sans perdre son âme.À Taghazout, ex-village de pêcheurs devenu capitale du surf marocain, les planches s’alignent le long des ruelles comme les scooters à Bali. Mais ici, l’ambiance reste plus roots, plus posée. On y croise aussi bien des free surfeurs en quête de barrels bien propres que des familles venues s’initier dans une eau douce et tiède, même en hiver. Il faut dire que les conditions ont de quoi séduire : houle régulière de l’Atlantique, climat doux, tarifs abordables et accueil chaleureux. En prime, la culture marocaine donne à chaque session une saveur nouvelle, entre hammam, thé à la menthe et coucher de soleil sur les dunes.
Ce qui change aujourd’hui, c’est aussi l’émergence de nouveaux spots, plus au sud, du côté de Mirleft ou Sidi Ifni, où les écoles de surf fleurissent et où les spots restent encore préservés. Plus loin encore, Dakhla, avec sa lagune turquoise et ses vents puissants, attire aussi bien les kiteurs que les surfeurs en quête d’expérience mixte. Ici, les lodges se fondent dans le décor saharien, et les sessions finissent souvent autour d’un feu de camp, planche sous le bras, sable dans les cheveux.
Une scène locale en plein essorMais ce boom du surf au Maroc ne se résume pas à une carte postale pour Instagram. Il s’accompagne d’une vraie dynamique locale. Des jeunes Marocains, longtemps spectateurs, deviennent aujourd’hui des acteurs de cette culture glisse. Certains, comme le talentueux Redouane Regragui, commencent à faire parler d’eux sur la scène internationale. Les écoles de surf locales emploient, forment, transmettent. Le surf n’est plus seulement une activité de passage, c’est un levier économique et une passion partagée.
Alors oui, le Maroc est tendance. Mais ce n’est pas une mode éphémère. C’est le retour en grâce d’un spot qui a toujours su séduire, mais qui trouve aujourd’hui une place de choix dans le cœur des surfeurs. Ceux qui aiment l’authenticité, le contraste entre l’intensité d’une droite qui déroule sur un reef et le calme d’un riad à l’ombre d’un palmier. Ceux qui savent qu’un bon trip, c’est aussi ce qu’il y a entre deux sessions. Et ça, le Maroc l’a bien compris.
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