Saint-Pierre-et-Miquelon : le voyage inattendu en terre française d’Amérique

Par Figaronautisme.com

Saint-Pierre-et-Miquelon est un petit archipel français posé à la pointe de Terre-Neuve, dans l’Atlantique Nord. Moins connu que les Antilles ou la Réunion, ce bout de France en Amérique du Nord attire pourtant de plus en plus de curieux en quête d’authenticité, de nature brute et de traditions maritimes bien vivantes. Accessible en avion ou en bateau, il offre un dépaysement inattendu, sans quitter le territoire français. Certains y voient déjà une terre d’exil idéale pour des délinquants sous OQTF ; on y voit surtout un havre de paix farouchement attaché à sa tranquillité, et l’on doute que ses habitants soient prêts à troquer leurs filets de morue contre des barbelés.

Une autre idée du dépaysement
Poser le pied à Saint-Pierre-et-Miquelon, c’est entrer dans une version miniature de la France, mais avec un parfum d’ailleurs. L’euro est la monnaie locale, les panneaux sont en français, la baguette est bien croustillante, et pourtant, le décor n’a rien de parisien : brume marine, vent du nord, maisons colorées et pick-up américains donnent à l’archipel une atmosphère unique, entre Bretagne et Alaska.
La population, issue de vagues successives d’immigration bretonne, normande, basque ou acadienne, a façonné une identité culturelle forte. L’influence nord-américaine est palpable, mais jamais dominante : ici, on cultive la singularité, sans renier la francité.
La capitale, Saint-Pierre, est à la fois portuaire, administrative et commerciale. Son centre-ville se découvre à pied, avec ses musées bien pensés, ses petits cafés, ses maisons de bois peintes en couleurs vives, ses rues paisibles. Les amateurs d’histoire y trouveront de nombreuses traces du passé maritime, de l’époque de la morue jusqu’aux années folles de la Prohibition, où l’archipel servait de base arrière pour le trafic d’alcool à destination des États-Unis.

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Miquelon, la nature en grand format
Plus grande mais moins peuplée, l’île de Miquelon-Langlade séduit les voyageurs en quête de nature. Plages désertes, forêts boréales, falaises battues par les vents, isthmes sablonneux et tourbières abritant des phoques et des oiseaux migrateurs composent un paysage préservé, encore peu fréquenté. La randonnée est ici reine, en particulier entre Langlade et le cap de Miquelon, d’où l’on peut apercevoir, par temps clair, les côtes canadiennes.
Miquelon est aussi un excellent point de départ pour les excursions ornithologiques. La région est un couloir migratoire important, fréquenté par des dizaines d’espèces d’oiseaux marins, notamment au printemps et en début d’automne. Le silence y est saisissant, interrompu uniquement par le ressac ou le cri d’un goéland.

Un tourisme modeste mais bien structuré
Depuis quelques années, Saint-Pierre-et-Miquelon s’ouvre progressivement au tourisme. Les infrastructures sont adaptées à un public curieux mais respectueux, qui vient ici pour l’expérience, pas pour l’animation.
L’offre se structure autour de la nature, de la culture locale, et de la gastronomie du terroir. Circuits guidés autour de l’histoire maritime, sorties en bateau pour observer les cétacés, visites de musées, balades sur les sentiers côtiers ou ateliers culinaires autour du poisson local : les activités sont nombreuses mais toujours à échelle humaine.
La saison touristique s’étend de mai à octobre, période durant laquelle les températures oscillent entre 10 et 20°C. L’hiver, rigoureux et venteux, attire surtout les photographes et les amateurs d’ambiances nordiques. Le climat peut être changeant, mais l’équipement adapté fait toute la différence.

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Comment se rendre à Saint-Pierre-et-Miquelon ?
L’archipel n’est accessible que par avion ou par bateau. Il faut passer par le Canada pour le rejoindre, aucun vol direct ne relie la France hexagonale à Saint-Pierre.
Par avion (avec Air Saint-Pierre)
• Depuis Montréal (vols directs saisonniers, juin à septembre)
Durée : 3 h 30
Tarifs A/R : entre 590 € et 850 €
• Depuis Halifax, Saint-Jean de Terre-Neuve ou Sydney (vols toute l’année)
Durée : 1h30 à 2h
Tarifs A/R : 250 € à 400 €
• Depuis Paris ou une autre ville française
Vol Paris–Montréal (ou Halifax) + vol régional Air Saint-Pierre
Coût total : 750 € à 1 300 € selon la période
Par bateau (avec la Société des Traversiers de Saint-Pierre)
• Liaison Fortune (Terre-Neuve) – Saint-Pierre
Durée : 1 h 30
Tarifs : 28 € l’aller adulte, 14 € enfant
Traversées : quotidiennes en haute saison, moins fréquentes en basse saison
• Port de plaisance à Saint-Pierre
Accueil des bateaux de passage (carburant, eau, douane)
Tarifs : 10 à 25 € la nuit selon la taille du bateau

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Où dormir à Saint-Pierre-et-Miquelon ?
L’hébergement est limité en capacité mais varié en style, allant de l’hôtel classique au gîte rustique, en passant par des options plus insolites.
À Saint-Pierre :
• Hôtel Jacques Cartier
Moderne, central, bon standing
À partir de 130 € la nuit
• Hôtel Robert
Confort simple, ambiance familiale
100 à 120 € la nuit
• Maison Georges (chambre d’hôtes)
Ambiance authentique, accueil chaleureux
90 € la nuit, petit déjeuner compris
• Appartements meublés à la semaine
Idéal pour familles ou longs séjours
450 € à 600 € la semaine
À Miquelon :
Le Grand Large : Gîte simple et convivial - 80 € la nuit
Maison de l’Île : Isolée, proche de la nature - 100 à 120 € la nuit
Hébergement atypique haut de gamme :
Écolodge Nuits Boréales : Cabane contemporaine, bain nordique, vue mer - 180 à 250 € la nuit, petit déjeuner inclus


Un archipel qui s’ouvre au tourisme, mais sans excès
Depuis quelques années, Saint-Pierre-et-Miquelon cherche à développer un tourisme raisonné, soucieux de son environnement et de son identité. De nouveaux hébergements de charme ont vu le jour, des circuits thématiques sont proposés autour de la pêche, de la nature ou encore de la gastronomie locale, avec au menu des spécialités comme le ragoût de morue, les galettes aux herbes ou encore le fameux flan au caramel de tatie Simone. Rien de surfait ici : tout est fait maison, et souvent raconté avec le cœur.
Des croisiéristes s’y arrêtent, timidement encore, et les liaisons aériennes depuis Montréal ou Halifax facilitent l’accès, même si l’archipel reste tributaire de la météo, parfois capricieuse. Mais c’est aussi cela qui forge son charme : ce n’est pas une destination que l’on choisit par hasard, mais une terre que l’on vient découvrir en conscience, prêt à s’adapter aux éléments.

Saint-Pierre-et-Miquelon est bien plus qu’une curiosité géographique. C’est un territoire à l’identité affirmée, un refuge pour les amoureux d’authenticité, de nature brute et d’histoires maritimes. On en revient souvent avec un pincement au cœur, le sentiment d’avoir goûté à une autre temporalité, d’avoir croisé des regards francs, d’avoir respiré un air différent.
Alors, si vous cherchez une escapade singulière, loin des sentiers battus, mais pourtant familière, avec ce je-ne-sais-quoi de France aux accents du large, cap au nord-ouest. Saint-Pierre-et-Miquelon vous tend les bras.

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L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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