Plaisanciers, ouvrez l’œil : comment éviter les arnaques cet été ?

Location de bateaux : le scénario trop bien huilé des fausses annonces
La combine n’est pas nouvelle, mais elle continue de piéger chaque été. Sur un site de petites annonces ou un groupe Facebook, une offre alléchante apparaît : catamaran luxueux à moitié prix, disponibilité parfaite, contact réactif et rassurant. L’escroc réclame un acompte par virement... puis disparaît. Aucun bateau à quai, aucun recours concret, et une croisière qui s’évapore.
Ce qu’il faut faire : toujours réserver via une plateforme reconnue (Click&Boat, SamBoat, GlobeSailor...) ou un professionnel identifié. Méfiez-vous des interlocuteurs qui refusent les paiements sécurisés ou poussent à verser un acompte en urgence. Avant de valider quoi que ce soit, exigez un contrat signé, vérifiez l’immatriculation du bateau, et si possible, contactez directement la base nautique. Un appel ou une visio peuvent suffire à démasquer une fausse annonce.
Caution retenue et dégâts fictifs : le mauvais film du retour au port
Autre classique de la saison : tout semble s’être bien passé à bord, jusqu’à ce que le loueur vous annonce, photo floue à l’appui, une prétendue avarie. Un hublot rayé ? Une pale d’hélice tordue ? Le montant est toujours plus flou que les preuves. Et la caution, souvent élevée, est aussitôt conservée, sans procédure réelle.
Comment se protéger : ne partez jamais sans un état des lieux complet, réalisé à l’embarquement comme au retour. Prenez des photos détaillées de la coque, du pont, des voiles, de l’électronique, et n’hésitez pas à filmer une courte séquence en balayant l’ensemble du bateau. Refusez les paiements en espèces : une transaction traçable est aussi un levier en cas de litige. Vérifiez également que l’assurance est claire sur ce qui est couvert, et ce qui ne l’est pas.
Jet-skis, annexes et activités : les extras qui virent à l’abus
Dans certains ports très fréquentés, la location d’annexes, paddle ou jet-skis est devenue un terrain fertile pour les abus. Le scénario est bien rôdé : tout se passe normalement jusqu’à la restitution, où l’on vous accuse d’avoir endommagé l’équipement. S’en suivent menace d’appel à la police, facture immédiate, pression psychologique.
À éviter absolument : toute location sans contrat écrit, ni état des lieux clair. Avant de mettre le moteur en route, photographiez l’appareil sous tous les angles. Et fuyez les prestataires qui vous abordent au ponton pour vous vendre des services "exclusifs" : avitaillement, excursions, taxi maritime... Rien ne garantit leur sérieux, surtout si aucune trace écrite n’est proposée. Privilégiez les prestataires connus de la capitainerie, ou recommandés par d’autres navigateurs.
Frais cachés en marina : les petits ajouts qui coûtent cher
Un branchement électrique ? Comptez 15 euros. Une prise d’eau ? 5 euros de plus. Une taxe environnementale ? 12 euros la nuit... Dans certaines marinas, notamment en dehors de l’Union européenne, la facture s’allonge discrètement, sans que le plaisancier n’ait été clairement informé des tarifs. Et à la sortie, contester devient compliqué.
Le bon réflexe ici : avant même d’accoster, demandez le tarif journalier et les éventuels frais annexes. Si un panneau est affiché, prenez-le en photo. Vérifiez s’il existe une grille horaire (tarif de jour / tarif de nuit), et conservez tous vos tickets. Si vous êtes affilié à une fédération ou un club (FFVoile, Trans Ocean, etc.), n’hésitez pas à mentionner votre adhésion - certaines marinas proposent des réductions discrètes mais bien réelles.
Taxis maritimes et excursions : les trajets à géométrie variable
Dans certaines îles ou villes balnéaires, les bateaux-taxis opèrent sans licence officielle, sans assurance, ni tarif fixé. Vous montez pour quelques euros, et vous voilà facturé le double à l’arrivée, sous prétexte d’un arrêt "involontaire" ou d’un détour imposé. Difficile alors de contester sans preuve, surtout si aucune trace du trajet n’existe.
À retenir : choisissez un prestataire affichant ses prix et sa licence. À l’embarquement, validez l’itinéraire et le tarif. Évitez les "guides" ou chauffeurs qui s’imposent à vous spontanément. Pour toute activité ou excursion, préférez une réservation via la marina, un office du tourisme ou une plateforme en ligne fiable, plutôt que sur les quais ou dans la rue.
Paiement à l’étranger : l’arnaque invisible du terminal bancaire
Ce type d’arnaque est plus discret, mais redoutablement efficace. Un terminal bancaire affiche un montant dans une devise étrangère, puis un taux de conversion surgit au dernier moment - souvent bien plus élevé que le taux du jour. Dans d’autres cas, la transaction est doublée, volontairement ou non, et il est très difficile de faire corriger le tir.
La bonne attitude : privilégiez les cartes sans frais à l’étranger (Revolut, Wise, Bourso...), activez les alertes temps réel sur vos paiements, et exigez toujours de voir l’écran du terminal avant de valider. Refusez de payer si le montant n’est pas clairement indiqué, ou si on vous empêche de choisir la devise.
Bars, restaurants, recommandations : les pièges en bord de quai
Un dîner en terrasse, les amarres à portée de vue... et une addition qui pique. Certains établissements n’affichent pas leurs prix, ou imposent des "frais de service" non signalés. D’autres ajoutent à l’addition des plats jamais commandés. Même vigilance avec les recommandations de certains concierges ou employés de marina, dont les conseils ne sont pas toujours désintéressés.
Le bon comportement : avant de vous asseoir, demandez à voir une carte complète avec les prix. Si ce n’est pas possible, passez votre chemin. En cas de doute sur une recommandation, fiez-vous aux avis en ligne ou aux retours d’autres plaisanciers. Et conservez votre ticket de caisse : c’est souvent la seule preuve en cas de litige.
Naviguer, c’est s’offrir le luxe de l’autonomie, du mouvement, de la découverte. Mais c’est aussi évoluer dans des environnements où les repères classiques s’effacent. Escroqueries opportunistes, abus bien déguisés ou pièges plus grossiers : ils existent, partout. La meilleure défense, c’est d’anticiper.
Contrat, traçabilité, photos, comparaison : quelques gestes simples peuvent suffire à éviter les mauvaises surprises. Car en mer comme à quai, la vigilance est le meilleur allié du plaisir de naviguer.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.