
Bernard Stamm a dû évacuer son bateau qui coulait au large de Brest. Il a été secouru par un cargo et faisait route mardi vers Rotterdam.
Que faisait-il là ? Le marin Bernard Stamm, en convoyage retour du Brésil et de la Transat Jacques Vabre qu’il a bouclée en 4è position, a fait naufrage mardi au large de Brest. D’après les informations communiquées mardi par la préfecture maritime de l'Atlantique, le bateau se trouvait à quelque 170 milles nautiques des îles Scilly (au sud-ouest de l’Angleterre). Le skipper suisse et son coéquipier Damien Guillou (un habitué de la Solitaire du Figaro) ont pu monter à bord d'un cargo norvégien qui s'était dérouté. Ils faisaient route vers Rotterdam.
« Les autorités britanniques ont signalé en début de nuit [lundi, ndlr] qu'un voilier français était en difficulté et qu'une éventuelle assistance à équipage était sollicitée », a indiqué mardi matin le capitaine de corvette Karine Foll, chargée de communication à la préfecture maritime de Brest. Selon des informations communiquées au compte-goutte, les opérations de sauvetage ont été supervisées par un Falcon 50 de la base de l'aéronautique navale de Hyères (Var), déjà mobilisé dans la soirée pour rechercher un homme à la mer au large de Brest. Au moment du sauvetage, la mer était formée avec des creux de plus de 6 mètres. Le voilier a coulé. Les deux marins seraient en bonne santé mais épuisés après avoir passé du temps dans l’eau.
Cette fin tragique pour le 60 pieds Cheminées Poujoulat vient clore une série noire pour celui qui se fait appeler « Bernard Stamm le maudit ». Contraint d’abandonner le Vendée Globe 2008 après s’être échoué dans les Iles Kerguelen, Bernard Stamm a cumulé les ennuis lors de la dernière édition de la course autour du monde. Une dent cassée, des problèmes d’hydrogénérateur à répétition. Une disqualification suite à une aide extérieure reçue pour sauver son bateau dont l’ancre dérapait alors qu’il s’était arrêté au mouillage au Sud de la Nouvelle-Zélande. Voilà la triste série noire affichée par le marin. La malchance ne sera pas la seule raison invoquée pour expliquer cette triste fin : que faisait Bernard Stamm au plus fort du vent à cet endroit ? Dans un bref message posté lundi sur son site Internet, le marin suisse témoignait des conditions à bord de son voilier : « Le bateau prend des gros coups mais tient bien le choc. On a 45 nœuds établis avec rafales à 55. La mer est très grosse ». Son voilier avait été convoyé par son équipe technique aux Açores qu’il avait rejoint pour finir la navigation jusqu’en Bretagne. Tout le monde se demande aujourd'hui pourquoi il n'a pas sagement reporté son départ.