
Yvan Bourgnon espère rentrer au port des Sables d’Olonne à l’automne prochain, après un an de navigation autour du monde sur un catamaran de sport, sans outil de navigation ni prévision météo. Il peut déjà laisser le Pacifique derrière lui, après une dernière étape cauchemardesque.
Parti le 5 octobre des Sables d’Olonne sur un catamaran de sport, avec un sextant et des cartes papier pour seuls moyens de navigation, Yvan Bourgnon avale désormais les milles de la seconde partie de son parcours. Sa dernière navigation, « la plus éprouvante », l’a mené des Iles Vanuatu, quittées le samedi 31 mai dernier, à la ville de Darwin en Australie, en moins de 17 jours. Pourtant, il a dû mouiller dès le début de son parcours en raison de soucis techniques. Sur les réseaux sociaux, il confie : « Ces avaries vont me contraindre de mouiller sur un récif minuscule et désert au milieu de nulle part dans l’immensité de l’océan, le temps des réparations. Impossible de mettre pied à terre, les oiseaux ont été formés par Hitchcock! » Quelques encablures plus loin, alors que son avant-bras est déjà abîmé depuis Tahiti, c’est son dos qui déclarait forfait sous la tempête. Alors que le vent monte subitement à plus de 60 nœuds (120 km/h), son bateau plonge violemment ses étraves dans la mer au moment où il affale sa grand-voile. « Je suis aussitôt projeté sur le tangon et je m’explose le dos sur l’espar, ma course se terminera dans la mer accroché au tangon avec le bateau qui reprend sa route, explique-t-il. Sur les nerfs je remonte à bord en un éclair. Très vite je comprends que mon dos est coincé et que je ne suis plus bon à rien. Me voilà à ramper comme un vieillard dans la plus grosse tempête jamais rencontré avec mon catamaran. » Il doit s'allonger tandis que son embarcation à sec de toile, continue à faire des surfs à plus de 15 noeuds. « Que va-t-il se passer si je chavire ? s'interroge-t-il. Et bien c’est simple je ne pourrai que subir et certainement pas le redresser dans mon état ! Je n’avais plus droit à la moindre erreur ! » Mais les obstacles ne sont pas terminés : le seul pilote automatique encore en fonctionnement tombe en panne quelques heures plus tard, avant que sa grand-voile ne se coince dans le mât. C’est sous foc seul qu’il rejoint un îlot pour de nouvelles réparations. Fin de l’océan Pacifique qui n’aura décidément pas mérité son nom. Heureusement la météo sera plus clémente pour rejoindre l'Australie. Il dispose désormais de la fin de la semaine pour réparer son bateau et ses blessures, avant de reprendre la mer pour l’Indonésie et l’Ile de Bali. Puis ce sera les Maldives et la remontée vers la Méditerranée qui signera la fin de son parcours. Mais avant de retrouver la brise tempérée de Vendée, à l'automne, le marin va devoir affronter la chaleur du golfe persique en plein été. Une fin de parcours qui s'annonce éprouvante sur des flots surchauffés, et toujours sans aucun abri sur son fidèle destrier.