
Ikra, l’un des deux bateaux à l’origine de la création de la Nioulargue, a fêté cette année son cinquantième anniversaire aux Voiles de Saint-Tropez.
Construit en Angleterre en 1964 au chantier Alexander Robertson sur des plans de David Boyd pour le compte du défi britannique du Royal Thames YC, le bateau, mis à l’eau sous le nom de Kurrewa V, se voit finalement préférer Sovereign pour l’America’s Cup. Quelques années plus tard, le Baron Marcel Bich, qui fait accepter au New York Yacht-Club l’organisation de régates éliminatoires entre challengers, décide d’acquérir Kurrewa V et l’emmène à Hyères. Rebaptisé Lévrier de mer, le bateau sert de sparring partner à France en amont de la première campagne du Baron Bich sur l’America’s Cup. Racheté en 1976 par Jean Rédélé, le fondateur d’Alpine Renault, le bateau, skippé alors par Jean Laurain, défie en septembre 1981 l’équipage du Swan 44 Pride skippé par Dick Jason. La suite de l’histoire, on la connaît. Dès l’année suivante, une dizaine de bateaux vient assister au mois de septembre à la revanche entre les deux embarcations et y prent part. La Nioulargue est née. Année après année, la manifestation prend de l’ampleur et attire un nombre croissant de bateaux. Aujourd’hui, les Voiles de Saint-Tropez cherchent à conserver cet état d’esprit d’origine.
50 ans de passion
Racheté en 2006 par Yves-Marie Morault, Ikra, restauré à Antibes, régate toujours un demi-siècle après sa mise à l’eau et vient chaque année avec plaisir aux Voiles de Saint-Tropez. « Ikra a un statut particulier à Saint-Tropez, tout le monde connaît le bateau et son histoire vu que le défi lancé à Pride est à l’origine de la Nioulargue, souligne Sébastien Destremeau, skipper du bateau. Aujourd’hui, les Voiles de Saint-Tropez sont devenues un événement majeur pour les voiliers de tradition dans le monde entier ». L’an dernier, Ikra a beaucoup régaté. Cette année, il a également participé à plusieurs manifestations. « Nous avons beaucoup régaté. Nous avons participé à la Semaine de Porquerolles comme chaque année, au Championnat du Monde des 12 MJI de Barcelone que nous avons gagné en juillet, aux Régates Royales et aux Voiles de Saint-Tropez, raconte Sébastien Destremeau. S’il ne fallait choisir qu’une seule régate, cela serait Saint-Tropez. C’est vraiment un événement très important pour nous et pour le propriétaire du bateau ». À bord, on retrouve 16 personnes auxquelles s’ajoutent un ou deux invités. « L’an dernier, notre objectif principal était de gagner à nouveau le Trophée Rolex, qui récompensait le meilleur bateau classique de plus de 16 mètres présent aux Voiles de Saint-Tropez. Nous l’avons gagné en 2010 et en 2013. Ce doublé a une saveur particulière, poursuit-il. Nous avons concentré nos efforts sur cet objectif majeur. C’était vraiment une année particulière parce que cela nous tenait vraiment à cœur d’être le détenteur du Trophée Rolex l’année du cinquantenaire du bateau. Malheureusement, cette année, le format a changé et nous n’avons pu y participer ».