
Seul bateau à avoir participé à toutes les éditions des Voiles d’Antibes qui fêtaient leur XXe édition la semaine dernière, Outlaw, propriété de Mike Horsley, s’est hissé sur la deuxième marche du podium de la compétition dans la catégorie Classic Marconi CMB 2.
Le rideau est tombé dimanche soir sur la XXe édition des Voiles d’Antibes – Trophée Panerai, qui a consacré Il Moro di Venezia, Chinook, Mariska et Freya dans les catégories Vintage, Classique, Big Boats et Spirit of Tradition. Parmi la flotte composée de 80 unités, Outlaw est le seul à avoir participé à toutes les éditions de la manifestation antiboise. « Je travaille à Antibes depuis 1989. J’ai fait la connaissance de Franck Kova, l’un des fondateurs des Voiles d’Antibes et de Yann Joannnon, le directeur de la régate, qui cherchaient un local. Comme j’avais un bureau libre, je leur ai prêté pendant deux ans. J’ai été en quelque sorte l’un des premiers sponsors de la manifestation », se rappelle Mike Horsley, yacht broker basé à Antibes, entre les mains duquel sont passés plus d’une vingtaine de voiliers engagés sur les Voiles d’Antibes – Trophée Panerai. Fidèle à la régate qui ouvre le bal du Panerai Classic Yachts Challenge en Méditerranée depuis ses débuts, Mike Horsley, a vu la manifestation évoluer au fil du temps. « Au départ, il n’y avait que six ou sept bateaux classiques. L’an dernier, il y en avait plus de 80, souligne-t-il. C’est une régate très connue dans le milieu pour la qualité de son organisation à terre. Il y a une bonne ambiance et des événements qui attirent beaucoup de monde hors milieu du yachting classique ».
De Cowes à Antibes
L’histoire du cotre bermudien Outlaw construit en bois lamellé commence en 1963 à Cowes le berceau du yachting britannique. « Outlaw a été construit au chantier Souters, sur l’île de Wight, sur des plans de John Illingworth, pour le compte du fils d’un Lord, Max Aitken, qui était très actif dans le milieu de la voile et la compétition à bord de bateaux offshore, raconte Mike Horsley. Il ne l’a gardé qu’un an car si le bateau a marqué son époque en termes de design, de jeunes architectes ont rapidement sorti des bateaux ultra légers, qui l’ont vite rendu démodé ». Flagship de l’équipe britannique sur l’Admiral’s Cup en 1963 – la compétition, qui durait une semaine opposait plusieurs pays qui alignaient chacun quatre navires sur la régate, Outlaw, qui se classe 6e, remporte toutefois la prestigieuse manifestation vélique avec son équipe. Le bateau continue de régater en Angleterre pendant les trois années suivantes et signe de bons résultats, notamment sur la Harwich – Copenhaguen qu’il remporte en 1966, et effectue deux transatlantiques dans les années 1970. « Outlaw a ensuite connu cinq propriétaires différents, tous britanniques. C’est un bateau qui est très connu en Angleterre mais également dans le Nord de la France, car il a beaucoup régaté en Manche, notamment sur la Cowes-Dinard », souligne Mike Horsley, qui en a fait l’acquisition en 1983. « Au départ, je voulais acheter un yawl Sparkman and Stephens mais ces bateaux coûtaient déjà très cher à l’époque, poursuit-il. J’ai finalement acheté Outlaw en assez piteux état ». À l’abandon après avoir passé cinq ans hors de l’eau, le bateau a entièrement été restauré par Mike Horsley à Cowes. « À l’époque, j’habitais en Angleterre. Je l’ai retapé pendant un an et demi. Il a fallu refaire le roof et plusieurs autres éléments qui avaient été endommagés par le gel, ajoute-il. J’ai fait ma première sortie entre Cowes et Cherbourg en 1985 ». 32 ans après, Mike Horsley ne regrette pas son choix. « C’est un bateau que l’on remarque sur le plan d’eau. Il a beaucoup de subtilités niveau design », indique-t-il.
La seconde vie d’Outlaw
Après avoir fait de nombreuses croisières en famille pendant cinq ans à bord d’Outlaw, Mike Horsley débarque à Antibes et permet au cotre bermudien de renouer avec sa vocation première, la régate. « J’ai déménagé à Antibes fin 1989 pour rejoindre mon père, qui avait monté une société de brokerage pour les yachts. J’ai participé avec Outlaw à la première Nioulargue en 1990 », se rappelle-t-il. Depuis, le bateau, qui a célébré l’an dernier sa 25e participation à la manifestation tropézienne rebaptisée entre-temps « Les Voiles de Saint-Tropez », ne cesse de régater avec un équipage composé d’amis résidants pour la plupart dans la région. Basé à l’année à Cannes, Outlaw, vainqueur en 2000 du Prada Challenge for Classic Yachts et du Panerai Classic Yacht Challenge en 2005, sera amarré tout l’été à Antibes. De quoi permettre à son propriétaire d’en profiter pleinement.