Bilan d’une première rasade d’eau salée

Souriant, Paul Meilhat, skipper de SMA, passe son coup de fil de fin d’étape moins d’une heure après avoir posé pied à terre. Juste le temps de refaire le film de la course avec les copains. Et c’est un film qui lui plaît.
Je suis assez content. Mon objectif sur cette première étape était de ne surtout pas prendre de caramel alors je ne suis pas parti dans une position d’attaque mais plutôt de défense. Je voulais rester proche du groupe de leaders et, au final, nous avons très peu d’écart à l’arrivée (Paul Meilhat est arrivé 7e à un peu plus d’un quart d’heure du vainqueur, NDLR). Je suis très content d’autant que c’était une étape compliquée, surtout jusqu’au cap Lizard avec un vent très changeant et pas mal de petit temps. Quasiment chaque concurrent a été leader à un moment de l’étape ! Le vent est rentré fort juste avant le phare de Wolf Rock et les écarts entre les concurrents n’ont presque plus bougé. C’est à ce moment-là que Yann a démâté. J’enroulais Wolf Rock et j’étais occupé à changer le matériel d’un bord à l’autre, donc je n’ai pas vu le mât tomber, mais je suis passé à quelques mètres de Yann. Il était vraiment en panique car l’incident avait eu lieu trois minutes plus tôt. Et il risquait de tout casser en entrant en collision avec le phare… Au final, il est passé à 10 mètres de Wolf Rock. On sait que cela peut arriver quand on fait un sport mécanique mais Yann va repartir. Je crois que cela permet de rebasculer tout de suite dans l’action de préparer la suite.
De mon côté, mon programme se résume maintenant en trois mots, « repos, repos, repos ». Nous avons bien tiré sur cette étape et le temps de repos – trois nuits – est très court avant le départ de la prochaine étape, de Plymouth à Roscoff. Mais le point le plus positif de cette étape, pour moi, c’est que j’ai trouvé mon rythme à bord. J’ai mangé tout ce que j’avais embarqué et j’ai réussi à dormir 1 heure à 1heure ½ par 24 heures : pas énormément mais régulièrement. J’ai même dormi au contact, dans un contexte qui ne me le permettait pas auparavant.
Bonne soirée à tous et à bientôt !