La Solitaire: "Encore des coups à faire"
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Ce dimanche à 17 heures, les concurrents rejoindront leurs bateaux pour la dernière étape de La Solitaire du Figaro - Eric Bompard cachemire, des Sables d'Olonne à Cherbourg. La fatigue est désormais bien installée mais, entre deux moments de repos, Paul Meilhat (SMA), 7e au général, a pris le temps de nous confier son carnet de bord. Et ses objectifs pour une étape décisive.
Cette année, nous avons des départs plus tard dans la journée. C'est appréciable car cela nous permet de bien travailler la météo le jour J et aussi de prendre le temps de se reposer le matin. Je n'ai rien de prévu avant 11 heures. Heureusement, car la récupération est courte et les étapes longues. Nous avons enchaîné deux étapes de quatre nuits et la dernière s'annonce également longue, avec une alternance de près, de négociation de dorsale, de spi dans du vent fort mais aussi de tout petit temps... Mais je crois que ces conditions peuvent générer de gros écarts. Je pense qu'il y a vraiment de gros coups à faire. J'y crois encore !
Sur la troisième étape, je suis content de ma deuxième nuit en mer. Je suis passé de quasiment dernier à troisième. Enfin, à ce moment là, le classement provisoire ne veut pas dire grand chose car j'étais du mauvais côté du plan d'eau. Mais j'ai rapidement réussi à bien me placer. Je savais que c'était le moment clef de la course: les bateaux allaient partir devant alors je me suis bagarré pour rejoindre la tête de flotte. La dernière nuit était la plus dure en revanche car on sent que l'arrivée approche. On n'a pas envie de se reposer pour grappiller du temps jusqu'à la ligne. C'est toujours une nuit difficile. Mais là, en plus, nous étions dans la pétole. C'était très difficile. Mais le moment le plus dur physiquement c'est après le passage de la ligne, quand on arrive au ponton et que la fatigue tombe très vite.
En guise de bilan, je dirais que je suis un peu déçu et un peu content. Je n'ai pas pris trop de risques. Ceux qui ont attaqué dans l'ouest ont fait une belle opération mais ceux qui ont attaqué dans l'est - Hardy, Morvan - ont perdu gros. Je suis content d'avoir limité la casse.
Enfin, je sens que j'ai progressé cette année, je me repose mieux et je suis meilleur en technique. En revanche, je ne suis pas très inspiré par rapport au début de saison. Je m'en sors parce que je vais vite et que je ne lâche rien. J'espère que cela sera mieux sur cette dernière étape !