Première escale : Palma, dans les îles Baléares
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La préparation de la coque nous a pris énormément de temps et d'énergie : une véritable course contre la montre ! Un traitement anti-osmose, c'est bien plus de travail que ce que nous imaginions... Le chantier nous a laissé le faire avec l’aide de bénévoles, mais il nous a finalement demandé de libérer la place, car la saison allais commencer. En effet, nous avions prévu deux mois au sec... qui se sont transformés en quatre.
Une fois à l’eau, on se rend compte qu’il y a encore des ajustements à faire, il faut finir l'installation des derniers achats... Nous devons faire vite car la température descend, et sans chauffage sur un bateau, ce n'est pas très agréable.
Notre première escale est Palma, où nous sommes attendu par le Rotary Club, qui organise une conférence avec la directrice du centre océanographique. De cette rencontre ont découlé des présentations dans des écoles auprès d’enfants de 6 et 15 ans sur la pollution marine, et les moyens de la réduire. D’autres associations nous ont ouvert les portes de nombreuses écoles, et nous avons aussi participé à des nettoyages de plage, des formations pédagogiques et des actions scientifiques.
Au lendemain de notre arrivée, l’association Ondine était à bord, car nous leur avions proposé de mettre à leur disposition le bateau pour une mission de recherche. Ils avaient besoin de faire des investigations sur la zone nord de l’île afin de trouver la zone la plus favorable à l’établissement d’une nouvelle zone marine protégée. Pendant deux jours des plongeurs ont fait des relevés sur quatre zones, et nous avons pu essayer un nouveau dispositif pour prendre des photos jusqu’à 100 mètres de profondeur. Leurs recherches vont continuer sans nous mais dans des zones plus accessibles pour leur petit semi-rigide.
Durant ces deux jours, nous avons découvert les richesses de l’île et aussi la fragilité de cet environnement. Nous comprenons qu’un des problèmes récurents des zones à forte concentration touristique est le traitement des eaux usées, qui est souvent ancien, et qui sature pendant l’été, envoyant ainsi des eaux non traitées dans la mer. Cette pollution humaine est bien évidemment néfaste pour les baigneurs et pour la vie marine, augmentant les bactéries et nutriments qui ne peuvent pas être absorbés en aussi grande quantité.
Ces rencontres nous ont beaucoup apporté, et nous avons pu constater un réel engouement de la part des associations à vouloir changer les mentalités. Il y a beaucoup de travail pour faire évoluer notre mode de consommation, notamment pour réduire les achats emballés dans du plastique. Des solutions se mettent en place et on sent que les enfants sont réceptifs aux messages. Il faut rapidement faire évoluer nos habitudes, car toute la pollution que nous créons se retourne peu à peu dans la chaîne alimentaire, dont nous sommes le dernier maillon.