
Depuis la nuit dernière, les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique sont dans une situation de traine active qui favorise le développement de grains avec des rafales entre 35 et 40 nœuds. Une situation instable qui impose de nombreux changements de voilure et oblige à passer du temps à la barre. Vigilance est donc le mot d’ordre du jour. Un avantage cependant : les milles défilent rapidement.
Comme prévu, le vent s’est renforcé, hier soir. Mais plus que son intensité, c’est son instabilité qui corse la tâche des navigateurs depuis le milieu de nuit. « C’est assez sportif car très variable. On a entre 30 et 40 nœuds, pas mal de mer et des éclairs dans tous les sens. Par moment, c’est vraiment chaud » déclarait Gildas Morvan (Cercle Vert), ce matin lors de la vacation. « De gros grains nous passent dessus. Ils sont très actifs, très violents. Il faut faire attention de ne pas se faire surprendre pour éviter les sorties de piste. La concentration est de mise à la barre. Il faut affaler et renvoyer régulièrement la voile d’avant pour ne pas casser » précisait, un peu plus tôt, Damien Guillou. S’il est sur le qui-vive, le skipper de La Solidarité Mutualiste, ne cache cependant pas sa satisfaction de faire route plein sud au portant, ce samedi. « Ca avance vite. A l’ouest, nous bénéficions d’un angle de descente intéressant » ajoutait le leader au pointage de 9 heures. C’est en effet sous spi qu’il engrange les milles depuis pratiquement une douzaine d’heures maintenant, alors que ses camarades de jeu les plus à l’est sont encore sous solent. Résultat, quand il affiche des vitesses comprises entre 11 et 13 nœuds, Gildas Morvan ou Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) sont flashés entre 7 et 10 nœuds.
Les Canaries, demain en fin de journée
« Il faut que l’on profite de cet écart de « speed » pour grappiller un maximum de milles sur eux. Car si nous sommes devant au classement, c’est surtout parce que nous sommes situés plus près de la route directe. Dans les faits, ils sont un peu mieux placés que nous pour la suite. Il faut que l’on se rattrape tant qu’on peut » expliquait Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance). Il le sait, pour les copains plus près de la côte, le vent ne va pas tarder à adonner. Dès lors – sans doute autour de midi – ils pourront envoyer le spi à leur tour. Certes, leur angle d’attaque restera un peu moins propice à la vitesse mais leur positionnement à l’approche de l’anticyclone demeurera plus intéressant. Quoi qu’il en soit, pour l’heure, à chaque coin du plan d’eau, on affine au mieux sa trajectoire et on se prépare à un affaiblissement du vent avec la remontée d’un anticyclone au sud des Açores et la formation d’une dorsale. C’est, en effet, dans des vents relativement faibles – et très irréguliers – que les solitaires de la Transat Bretagne-Martinique dépasseront les Canaries normalement en fin de matinée.