
Les 11 marins d'Emirates Team New Zealand naviguaient vers une 7eme victoire quand une erreur de coordination a failli provoquer le chavirage d'Aotearoa ce qui a entrainé la perte de la course 8, la seule de ce samedi.
Une régate n'est jamais gagnée d'avance tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie. Valable dans bien des sports, cette précaution l'est d'autant plus en voile, sport mécanique en équipage avec des variables évolutives (vent, courant, état de la mer). Dean Barker, le barreur du syndicat néo-zélandais, l'a prouvé à ses dépens en commettant un virement de bord de bâbord en tribord sous le vent des Américains. Avec un vent fleuretant les 20 nœuds, la moindre mauvaise coordination se paye illico comme ce fut le cas sur cette manœuvre où une partie de l'équipage n'avait pas reçu l'information venant de la cellule arrière. L'aile rigide néo-zélandaise, plus vaste que celle d'un Boeing 747, s'est retrouvée à contre, en mauvaise position, ce qui a failli provoquer le chavirage d'Aotearoa.
Barker : "Pas effrayant, simplement surprenant"
"C'est frustrant", a déclaré Dean Barker, les traits tirés par le sel et le vent californien. "On a eu un Problème de coordination, ça n'a pas été effrayant simplement surprenant, on ne s'attend jamais à ce genre de chose après un virement de bord", a-t-il précisé. "À bord chacun sait exactement ce qu'il doit faire, le problème c'est que la décision de virer s'est faite assez tard et a plongé l'équipage dans la précipitation. Du coup on a beaucoup débriefé entre les deux manches pour que la situation ne se reproduise plus", rajoutait le skipper néo-zélandais qui a néanmoins noté l'amélioration de vitesse des Américains.
"On a vu leur changement mais on reste plus rapide". De l'autre côté de la terre, certains téléspectateurs ont dû manquer d'avaler leur croissant de travers en croyant voir leur catamaran, fleuron de leur pays, passer de l'état de fusée des mers à celui d'un tas de débris de carbone à plusieurs millions d'euros. "C'est évident qu'un chavirage aurait mis en péril la fin de cette Coupe", confiait Dean Baker à un confrère kiwi.
Les Américains à 9 victoires de garder la Coupe
Le defender américain Oracle Team USA (OTU), mené mais bien plus fringuant que ces derniers jours grâce à ses nouveautés techniques (dont un bout-dehors plus court), a remporté son 2ème duel sur les 8 déjà courus. Les hommes de James Spithill ont donc purgé leurs deux points de pénalité suite au scandale des poids en AC45. Le defender pointe désormais à 9 victoires de l'"Auld Mug", le nombre de points initialement requis pour remporter le trophée.
L'issue de cette journée si particulière relance l'intérêt de la Coupe de l'America et des chances américaines. Ce samedi marque la première journée remportée par le defender qui a bénéficié de l'annulation de la seconde manche du jour pour rentrer à sa base invaincu. Le comité de course a bien tenté de valider la seconde manche mais la limite de vent de 22,8 nœuds a été dépassée alors que les deux AC72 entamaient le 3ieme bord. La course 9 n'a pu se terminer et elle sera courue ce dimanche à 13h15 (22h15 heure française), la manche numéro 10 suivra à 14h15 (23h15 heure française).
Les Kiwis possèdent 6 point, les Américains 0, le premier à atteindre 9 unités remportera l'aiguière d'argent. Superstitieux, les Néo-Zélandais devraient garder Grant Dalton à bord qui incarne le porte-bonheur kiwi au titre de seul marin d'ETNZ invaincu lors de cette finale de Coupe de l'America. Absent à deux reprises de l'équipage néo-zélandais - le wincheur et directeur manager général à fêté ses 56 printemps le 1er juillet dernier - le syndicat a essuyé deux revers sans son gourou.