
Après quatre ans passés au sein de la filière de course au large Bretagne-Crédit Mutuel, Anthony Marchand vole de ses propres ailes, grâce au sponsor du Groupe Ovimpex et aux équipes du Secours Populaire. Un partenariat conclu à la toute dernière minute qui lui permet de viser le top 5.
Pour sa cinquième participation, Anthony Marchand a convaincu un nouveau sponsor d’entrer dans le monde de la voile : le groupe agroalimentaire Ovimpex, leader de la filière ovine. Un partenariat de dernière minute qui n’est pas exceptionnel sur le circuit Figaro : en 2012, Yann Eliès avait vécu une configuration proche, préparant son avant-saison sur ses fonds propres, avant de hisser les couleurs de Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises et de remporter la course. Tous les espoirs sont donc permis pour Anthony Marchand.
Figaro Nautisme: Pouviez-vous partir avec un bateau blanc, vierge de tout sponsor ?
Anthony Marchand: C’était possible de partir avec un bateau blanc, vierge de sponsor, car je n’avais pas du tout envie de perdre le fil et ma courbe de progression. Cependant, à quelques semaines du départ, je voyais mon argent personnel filer, déjà investi pour créer ma société, pour acheter le bateau, et pour m’entraîner pendant l’hiver avec les autres. Le projet commençait à coûter cher. Alors, même si j’avais envie de participer coûte que coûte, je commençais à douter. Ovimpex est donc un peu le sponsor sauveur, trouvé à une semaine d’amener le bateau à Deauville. Et je porte aussi les couleurs du Secours Populaire car Ovimpex a proposé à l’association, avec laquelle elle travaille toute l’année, la moitié du partenariat.
Quel est le prix minimum pour un mois de Solitaire ?
C’est difficile quantifiable car si tu n’as pas de sponsor, tu n’achètes pas de voiles et tu n’es pas dans la compétition comme les autres. Mais il y a un prix incompressible, qui comprend le montant de l’inscription et l’assurance du bateau, donc tu es obligé de dépenser 10.000 euros, facilement. Sans compter la préparation des mois qui précèdent. Et quand on sait combien de temps il faut pour économiser cette somme sur son compte, c’est sûr que cela fait mal au cœur de voir tout cela s’envoler en un mois. Surtout si par malchance tu dois abandonner à la première étape en raison d’un souci technique. C’est plus facile à assumer avec un partenaire. Et puis sportivement, on se sent plus fort avec un bateau coloré. Parce que même si tu gagnes la Solitaire avec un bateau tout blanc,
ce n’est pas super intéressant car le but est aussi de partager ces moments avec une entreprise, une équipe… Là, j’accueille des enfants du Secours Populaire à chaque étape pour leur expliquer ma course, la navigation, leur faire visiter le bateau… Gagner la solitaire tout seul dans son coin, ce n’est pas forcément valorisant.
Comment s’est passée la rencontre avec la direction d’Ovimpex ?
Tout s’est fait une semaine avant d’amener le bateau à Deauville ! En deux coups de téléphone, nous avons décidé de participer à La Solitaire du Figaro. De mon côté, j’ai tout de suite floqué le bateau, qui est parti en convoyage sous les couleurs d’Ovimpex et du Secours Populaire avant même notre rencontre. C’est en venant à Deauville que je me suis arrêté à Paris pour cette première entrevue. Le tout s’est fait en 24 heures ! C’était peut-être une prise de risque mais au final c’est une histoire rigolote qui commence de manière assez improbable.
Quels ont été tes arguments pour les convaincre à la dernière minute ?
C’est surtout la société bretonne SILL, implantée depuis de nombreuses années dans la voile, qui a joué les intermédiaires. Et comme mon nouveau sponsor cherchait à se lancer dans le sponsoring voile depuis quelques années – ils ont travaillé avec Maître Coq (sponsor de Jérémie Beyou, NDLR) – et que les équipes fêtent cette année les cinquante ans de l’entreprise… Il y a avait plein d’arguments en faveur de ce partenariat. Au final, nous avons un partenariat de 30.000 euros environ avec beaucoup d’enthousiasme de la part des équipes. Et c’est très important.
Quelles sont tes ambitions sportives ?
C’est compliqué de donner des ambitions comme si j’avais un projet comme celui que j’ai eu pendant quatre ans avec Bretagne-Crédit Mutuel, sachant que toutes mes voiles ne sont pas neuves, j’ai des éléments manquants pour la performance à 100% mais on va dire que je serais énormément déçu de faire moins que 10e et ce serait une super réussite si je terminais dans le top 5.